Si la présidentielle n’est pas reportée, Makri menace de rentrer chez lui. Où ça ?
En Turquie ?
Oui ! Oui ! Je sais que c’est simpliste, que c’est réducteur et tout le bataclan ! Même si je ne suis pas sûr que «Bataclan» soit la bonne référence pour le sujet de ce jour. Je m’explique : tu vois l’interview du père de Cherif Chekkat, le terroriste auteur de la tuerie de Strasbourg, en France, et aussitôt après, le reportage qui suit à l’écran, c’est le sacre de Miss Tahiti, choisie reine de beauté française. Bien sûr qu’il ne faut pas tout mélanger. Bien sûr aussi que les féministes vont me griffer le visage à réduire ainsi la modernité au concours de Miss France – et elles auraient raison –, mais tout de même ! Parce que je signale qu’en troisième position des sujets traités dans ce JT français, il y avait aussi la reprise du marché de Noël à Strasbourg. Des familles émues de se retrouver là, dans ce décor enchanteur, toutes ensemble à faire leurs emplettes, et s’en mettre plein les mirettes, tout en déposant, au passage, une fleur ou en allumant une bougie sur le mémorial improvisé à la mémoire des victimes de Chekkat. Alors oui ! J’assume mon côté primaire, rustre du ciboulot, pas fin du neurone et incapable de «disséquer la quintessence des enjeux du monde». Je ne dissèque rien ! Je constate juste qu’il s’agit de deux mondes différents. Deux galaxies. Et à un moment donné, le père de Cherif, pastille sur le front, barbe à la rousseur accentuée par du henné, ne peut pas venir aujourd’hui, face caméra, me vendre que s’il avait su, il aurait dénoncé son fils. Non ! Même racontée à Miss France-Tahiti, cette version, cette histoire ne passerait pas ! Allez les filles, griffez-moi maintenant ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
