C’est quoi déjà, le film western culte avec Burt Lancaster et Kirk Douglas ? Ah oui !
Règlements de comptes à O.K. Corral !
Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai les oreilles en feu. Elles bourdonnent. Au début, j’ai pensé aux acouphènes. Une thèse peu probable, puisque n’ayant jamais souffert de ce phénomène auparavant ni n’ayant ressenti de signes avant-coureurs. J’ai analysé mon environnement sonore, pour tenter d’y déceler la source de mes désagréments, et surtout pour ramener la température de mes tympans et de mes lobes à des seuils supportables. Télévision ? Non ! Elle est pratiquement en mode sourdine, bas décibels tout le temps. Le portable ? Je suis très respectueux des normes inscrites sur le manuel du constructeur. Et jamais je ne règle ma sonnerie ou mes alertes au maximum. La voix de ma compagne ? Non, là je préfère m’abstenir de commenter et passer allègrement ce chapitre «délicat». D’abord, parce qu’elle lit Le Soir d’Algérie. Ensuite, parce que sa maman le lit aussi. Et enfin, parce que je ne veux surtout pas me mettre à dos mes Dézédiennes adorées qui me gronderaient – à raison – d’autant de misogynie étalée. Alors quoi ? D’où me viennent ces migraines, ces brûlures des pavillons auditifs et cette sensation désagréable que ma tête va finir par se détacher du reste de mon corps ? La clé de cette énigme, je l’ai finalement trouvée. Par hasard ! Mais alors vraiment par hasard. En zappant sur les chaînes – celles que mon décodeur ouvre encore – je tombe sur un doc de M6 consacré aux «arnaques des call-centers». Et là, tout s’est éclairé pour moi ! Je savais enfin pourquoi mes oreilles souffraient autant. Mais si ! Mais si ! Je suis convaincu que vous aussi, quelque part, êtes victimes de ce phénomène sans oser en parler, et surtout sans espoir d’en voir les effets atténués. Tendez à nouveau l’oreille. Oui, je sais que ça fait mal, mais tendez quand même ! Vous entendez la multiplication des appels ces dernières heures ? Voilà ! Nous vivons depuis peu comme dans un énorme call-center ! Un centre d’appel de… 2 381 741 km2 ! Il y a une inflation d’appels provenant de partout, de n’importe où et surtout de… n’importe quoi. Un tsunami d’appels. Comme si un standardiste-chef avait ordonné à cette meute d’appelants professionnels d’entrer en action maintenant. Le remède ? Pour l’heure, je n’en connais pas de réellement efficace. Je peux juste vous proposer un palliatif, un calmant : fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar sonore qui continue.
H. L.
