A quand les tests de dépistage de la…
… semoule ?
Étonné, je lis, ici et là, que le confinement dû au Covid-19 met à mal la cohésion des ménages. Ah bon ? Bizarre tout de même ! Nous, ça va ! On cohabite très bien depuis plus de quinze jours maintenant. Ma compagne est là. Je suis là. Nous sommes tous les deux dans l’appartement, au même moment, et je dois dire que ça va. Bon ! Je dois tout de même vous préciser que si je sais qu’elle est encore dans l’appartement, je ne peux par contre vous dire où elle se trouve exactement, dans l’appartement. Noooon ! Nous n’habitons pas un palace ou un château que j’aurai perdu sa trace. C’est juste que la dernière fois que je l’ai croisée, elle m’a lancé : «Arrêtes de me suivre !» En langage des signes. Ah oui ! J’ai oublié de vous dire qu’en quinze jours, nous avons appris le langage des signes. C’est bien, ce machin ! Vraiment bien, le langage des signes. Ça s’est révélé très vite très utile ! Au bout du deuxième jour de la procédure de confinement. Un besoin comme ça de communiquer avec les mains, plutôt qu’avec la voix. Une initiative très appréciée par notre voisinage. Parfaitement ! Le troisième jour, ils sont tous sortis nous applaudir sur leurs balcons, en guise de remerciements pour cette démarche citoyenne. Polis comme nous l’avons toujours été, ma compagne et moi sommes aussi sortis afin de les remercier pour leurs remerciements. J’suis pas sûr qu’ils aient tout compris dans nos messages prononcés en langage des signes, dans le noir, puisqu’il était déjà vingt heures. Mais bon, c’est le geste qui compte, n’est-ce pas ? Surtout lorsqu’il s’agit de langage des signes. D’ailleurs, nous avons tellement pris goût à ça, le langage des signes, que nous nous sommes fait une promesse. Si demain, un jour inchallah, nous nous en sortons vivants de cette pandémie, ma compagne et moi continuerons de ne nous adresser la parole que par les signes. Quel que soit le coin de la planète où chacun de nous sera. C’est pas beau, l’amour aux temps du confinement ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
