Forte secousse tellurique de 4,5 sur l’échelle de Richter enregistrée à Tipasa, à 3 heures du matin.
Aucun respect pour le couvre-feu !
Combien de muselières encore sur les réseaux sociaux pour cacher la m… ? Combien de camisoles de force veut-on nous passer sous prétexte qu’il ne faut surtout pas donner à voir un pays en haute souffrance et en détresse respiratoire ? Combien d’œillères sur les yeux englués par le sommeil des injustes ? Combien de cagnottes citoyennes au pays des 44 milliards de réserves de change ? Combien de caravanes d’air et d’oxygène drapées de l’emblème national qui n’en peuvent plus d’être ainsi associées à tout et à n’importe quoi ? Combien d’avions cargos pour masquer les nuages d’une gouvernance aussi légère que la gaze du « k’fen » ? Combien de vieillards et de vieillards avant l’âge, prématurés, errant comme des fantômes qu’ils sont déjà en quête d’une bonbonne et d’une survie au fin fond de l’oubli ? Combien de couloirs jonchés tous les jours par l’asphyxie et la mort ? Combien de mains molles et moites locales qui nous indiquent de manière lasse les mains étrangères à déchiqueter comme autant de cautères et de pansements anesthésiants sur une jambe de bois ? Combien de barques encore pour espérer terminer dans le ventre de poissons plutôt qu’en désaturation ou derrière des barreaux faute d’avoir chanté le bon refrain ? Combien de mensonges pour assister en spectateurs à la vérité, ailleurs ? Combien de remaniements et de chaises musicales pour effacer les odeurs pestilentielles des reniements aux promesses d’une Algérie nouvelle ? Combien de tunnels dont on nous assure la sortie proche et qui s’effondrent sur nous, ensevelissant notre futur et les vagissements de nos bébés ? Combien de mères, combien de pères à qui nous tenons la main jusqu’à l’ultime souffle n’arrivant même plus à nous excuser de n’avoir pu les retenir encore un peu ? Combien, ya djedkoum, combien ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.