Déficit en communication. Les autorités à la recherche d’une solution. Quand elles la trouveront, elles…
… communiqueront ! Ou pas !
C’est un fait, en apparence anodin, qui a aussitôt mis tous mes sens en alerte. Le changement à la tête de l’Office national de protection du bouquetin de haute montagne. Ils auraient procédé au dégommage du patron de l’Office national de protection du bouquetin de moyenne ou de basse montagne, je n’aurais pas réagi. Je n’en aurais tiré aucune conclusion. Mais là, avec le bouquetin de haute montagne, la donne change du tout au tout. Attention ! En apparence, rien ne distingue le bouquetin de haute montagne de ses congénères de moyenne et de basse montagne. Si l’on excepte des sabots à l’écartement un peu plus accentué chez le bouquetin de haute montagne, les bestioles se ressemblent comme deux gouttes de rosée fraîche sur les pentes du Djurdjura. En apparence, seulement. Car pour les initiés du bouquetin, ceux qui, comme moi, ont consacré leur vie à cette espèce, ceux qui savent pourquoi il y a des bouquetins à chaque étage de la montagne, il y a une sacrée différence. Et c’est sur la base de ces subtiles différences, en additionnant ce qui sépare le bouquetin de haute montagne des autres bouquetins, que j’en suis arrivé à la seule conclusion possible. Une conclusion terrible qui m’a aussitôt donné le vertige des hauteurs. Le limogeage du président de l’Office national de protection du bouquetin de haute montagne est le signe inéluctable d’une guerre des clans qui ferait rage en ce moment. Au sommet ! Qui aurait même connu une soudaine escalade. Je suis convaincu que nous vivons carrément un… pic dans cette guerre des clans. L’issue ? Si je laisse parler le spécialiste du bouquetin qui sommeille en moi, je dirai que ce qui fera la différence, en dernière instance, ce seront les… sabots ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
