Brigitte Bardot lance cet appel poignant : «Stop au massacre des B en Algérie !»
Sacrée B. B. !
Et donc, si je comprends bien, désormais, l’armée va me protéger lorsque je manifesterai le vendredi, ou le mardi, ou toute la semaine, c’est cela ? Mais, me protéger de quoi ? De qui ? De ceux qui pourraient me faire du mal durant ma marche ? Ou de ceux qui m’ont déjà fait du mal ? Comme en ce moment l’effet des gaz lacrymogènes a un effet bizarre sur mon cerveau, provoque comme des bouchons, des ralentissements, je vais essayer de comprendre, mais doucement. Me protéger contre ceux qui m’ont déjà fait du mal, c’est-à-dire de la police. Ceux qui m’ont balancé des gaz, aspergé d’une eau même pas labellisée et déshabillé, hein ? Mais qui a dit à ces policiers d’agir ainsi ? Et demain, si la même entité ordonne à nouveau aux flics de re-balancer la sauce, l’armée va-t-elle intervenir, s’interposer ? Sahbi ! Ça risque d’être chaud ! Un truc complètement inédit. Un machin de dingue que cette histoire. Imaginez un peu la configuration. Moi, je manifeste Place Audin, à Alger. Vais-je me retrouver vendredi prochain pris en sandwich entre militaires et policiers ? Au-delà de cet aspect ubuesque, moi, j’aimerais bien dire à tout ce beau monde que jusque-là, jusqu’au moment où les uns ont décidé de me gazer et de me doucher, et les autres de me protéger, plusieurs vendredis de suite, au moins cinq vendredis, j’ai marché sans problème. Sans protection ! Juste en alignant un pas devant l’autre. Que s’est-il passé ensuite, sur les dernières marches ? Mystère et boule de gomme ! Allez ! Je préfère rester positif et mettre tout ça sur le compte d’un cafouillage. Les ordres et contre-ordres, c’est peut-être à cause du violoniste. Quel violoniste ? Mais celui qui joue sans arrêt devant la bouche de métro en remontant Didouche. Le mec est sourd comme un pot ! On a beau eu lui dire qu’il n’y a plus de vuvuzela, qu’il peut y aller piano-piano avec son archer, qu’il n’avait pas besoin de s’acharner dessus comme un dératé, rien ! Peut-être que aâmhoum Salah devrait lui sortir à lui aussi un avertissement ? Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
