- Mais sinon, t’en penses quoi, toi des festivités du Centenaire de l’Armistice en France ?
- Oh ! Moi, tu sais, j’ai déjà fort à faire avec les centenaires qui me pourrissent la vie ici !
- ???
Un autobus transportant des étudiantes qui file vers une destination inconnue, non prévue par le tracé initial. La panique à bord ! Des filles qui tentent non sans danger de se projeter à l’extérieur du véhicule, par les fenêtres. Et le chauffeur dudit bus qui parle au téléphone, parle et parle encore : «Comme prévu, je te les ramène !» Non ! Il ne s’agit pas du tournage d’une série pour la chaîne Canal Frissons. Non, il ne s’agit pas d’une caméra cachée. Il s’agit plutôt de cette jungle en folie dénommée Dézédie où une épidémie de folie furieuse sévit depuis un moment déjà. Je rappelle qu’avant cet épisode du bus kidnappant des étudiantes du campus de Koléa, il y avait eu cet autre «moment culte» d’un conducteur de locomotive qui avait stoppé net tout un train pour aller accomplir ses génuflexions face à un Dieu sûrement encore sous le choc devant un tel comportement. Ce qui s’est passé pour le train, ce qui s’est passé pour l’autobus universitaire, ce ne sont pas des actes isolés. Sauf à vouloir se faire passer pour sourd, le bruit strident des barrières de la loi qui grincent horriblement parce que reculées de force est là, vrillant nos tympans. Du moins les tympans qui refusent encore un chouia de se fermer totalement. Une sorte de «pourriture comportementale» est en train de recouvrir pan après pan les espaces de convivialité sociale dans la Principauté. Un cortège de mariage peut très bien – sans que cela choque plus personne – bloquer un axe autoroutier, les voitures de tête faisant barrage à tout le flux de circulation sur des kilomètres. Juste pour permettre à des mecs «endimanchés» dans des pantalons taille basse leur tombant sur les fesses, de quitter les bolides et de se trémousser, de danser à l’air libre. Pas si libre que ça pour nous, les autres usagers de cette route Est-Ouest pris en otage plus de 30 minutes, la semaine dernière. Oui ! Les étudiantes de Koléa et les usagers du train condamné à l’arrêt pour cause de prière ou encore Bibiche coincé dans un «bouchon nuptial», ce ne sont plus des actes isolés. Nous, les victimes devenons plutôt des «témoins isolés», de plus en plus isolés par cette nouvelle norme comportementale majoritaire. C’est dire si, à côté de ce vrai fléau, de ce pays qui se délite dans ce qu’il a de fondamental, le vivre-ensemble, les débats sur 2019, sur les guéguerres de clans et sur qui sera qui le jour «J» me semblent d’une puérilité à faire pleurer de rage. Ou à fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.
Rubrique Pousse avec eux
La jungle en folie !
Multimédia
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