Urgent ! Breaking-news ! Dernière minute ! Arrivée à la tête du nouveau pôle anti -corruption de…
… B. Tliba !
Ça prend des allures de téléréalité ! On nous invite jusqu’à la nausée aux portails des tribunaux. Qui muni de son mobile. Qui de sa grosse caméra. Les seconds provoquant en moi une profonde nausée de ce qu’est devenue cette profession que j’ai épousée en 1985 ! Non ! Je ne me suis pas présenté tremblant, à l’embauche devant un Maâmar Farah bienveillant, accueillant, mais lisant hyperattentivement ma première copie avant diffusion pour voir ce métier qui m’a passionné auprès de mes aînés se transformer en mauvais fast-food d’infos indigestes. Les hommes et femmes ramenés devant les juges sont innocents tant qu’ils n’ont pas été condamnés ! Pourtant, l’œil malsain et pervers de l’objectif est là qui fouille indécemment entre les mailles serrées de la cellule embarquée et censées protéger le droit à l’image du justiciable. Oui ! Justiciable ! Nous sommes tous justiciables ! Et encore une fois tous innocents tant que le maillet du juge ne s’est pas abattu. Pourtant, sur les plateaux télés-poubelles, des « journalistes » et des experts en droit, en économie ou encore en bégonias jugent et condamnent à tour de salive éructée. De quel droit peut-on en ce 25 avril affirmer ou laisser affirmer de manière péremptoire, nous journalistes ou nos « invités » que Rebrab est coupable de ceci, que les frères Kouninef ont chipé cela ? De quel droit ? Attention ! Là, nous engageons mal notre 2e République, si tant est que la volonté du Décideur – oui et gardez-moi SVP le singulier – veuille franchement l’engager cette seconde République. Les jeunes et moins jeunes qui vendredisent, samedisent, dimanchisent, lundisent, mardisent, mercredisent et jeudisent veulent une Algérie apaisée et juste. Pas un abattoir où se règlent les comptes entre maquignons incultes ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
