- T’as lu ce qu’a déclaré le P-dg d’Algérie Poste ?
- Lequel des 3 ? Celui du matin, du midi ou de la fin de journée ?
- ???
Si ! Si ! La session parlementaire s’est ouverte ce mercredi ! Comment ça, d’où je tiens l’info ? Mais je la tiens de mes yeux ! Et du fait indéniable qu’il y avait des voitures, de grosses limousines stationnées juste devant le bâtiment du Parlement. Je la tiens aussi du fait que la veille, donc le mardi, une escouade de femmes et d’hommes en charge de l’entretien et du ménage a ouvert grand les fenêtres de l’immeuble pour aérer l’hémicycle. Je la tiens aussi du spectacle de ces policiers en faction. Ils étaient plus nombreux et portaient les gants blancs habituels en pareilles circonstances. Je la tiens aussi du fait que je me sois vu contraint par les mêmes policiers d’attendre un bon bout de temps, immobilisé avec d’autres automobilistes sur le boulevard du front de mer, le temps que les députés s’engouffrent dans l’immeuble. Je la tiens aussi du fait que ceux qui entraient ainsi, avaient, pour beaucoup, la même caractéristique étrange, des bras exagérément allongés, dont certains traînaient littéralement par terre. Je la tiens aussi de cette autre caractéristique commune à nombre d’entre eux. Des tremblements nerveux de la tête. De bas en haut. De haut en bas. Jamais de côté ! Voilà ! J’aurais pu te citer un tas d’autres faits avérés, vérifiables et recoupés de la reprise effective de la session à l’APN, mais, à un moment donné, il a bien fallu que je bouge. Les flics ont libéré la file de voitures, dont la mienne coincée là dans cet embouteillage. Dommage ! Ben oui ! Dommage ! Pour une fois que je pouvais, en voiture, observer à loisir et sans me faire verbaliser la mer du haut de ce ponton interdit. Je me souviens qu’enfant, je venais là, sur l’esplanade qui surplombe le port, face à l’Assemblée pour y faire du vélo ou jouer au foot. Mais ça, c’était avant. Avant que je ne me mette à fumer du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.
