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Rubrique Pousse avec eux

Le dernier voyage des bus d’avril !

Un terroriste accompagné de …12 membres de sa famille se rend aux autorités. Eh ben ! Ils devaient être…

… rudes, les hivers là-haut, dans le maquis ! 

Qui ? Lui ? Un autre ? Les bruits de couloirs qui agitent les tentures, cela  voudrait  dire  que… ? Ou alors le contraire ? Et si l’autre a dézingué son voisin, est-ce le signe de la disgrâce ? Quel clan ? Celui du coin bleu ? Ou celui du coin rouge ? Qui a décroché le marché de la construction des coins ? Que faut-il  cette  fois-ci ?  Une Alliance ? Ou plutôt une coalition ? Un rassemblement ? Ou un conglomérat d’intérêts. Des questions qui, au fil du temps volé à ce peuple, n’intéressent plus du tout le… peuple. Quand le microcosme algérois frétille d’une pique lancée au centre du centre de la capitale, le pays profond ignore avec superbe les ballets de cours, les coups tordus que l’on se lance dans la Grande Salle des Conseils. A force d’incongruités, d’aberrations et de gestion «zoudj dorou», ils ont enfin réussi. Oui ! Réussi à amener la majorité silencieuse à passer du silence résigné à la superbe indifférence. Là-haut, dans les hauteurs surfaites, ils peuvent s’allier, se coaliser, s’agglomérer, se compacter, se coller, s’entre-coller, voire même plus, un fil, un capteur, l’un des derniers capteurs de sensations avec la Vallée, tout en bas, a rompu. Oh ! Bien sûr ! Les «foules des autobus» fleuriront en avril. Elles fleurissent toujours, bourgeons d’un jour qui éclatent aussitôt le soir pour s’en aller rejoindre la misère, dans de gros éclats de rire sur le vaudeville de la Cité Centrale vers laquelle on les a convoyés de force et de pourboire. Mais l’intérêt, même ténu, est mort. Presque aussi mort qu’un désir d’avenir avec ces Frères-là. C’est à cela, à cet immense message d’indifférence lourde que l’on reconnaît la fin d’un voyage. Les bus d’avril n’arriveront pas à donner l’impression cartonnée d’un flux, d’une circulation. Ils auront beau klaxonner, et leurs passagers battre des mains et du slogan creux, les bus d’avril dureront le temps des coquelicots. Un ersatz vite avalé par le désir devenu urgent de regarder ailleurs. Pas vous ! Plus vous ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.

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