France. Tiens ! Revoilà les…
… fichés S !
Angelo Giovanni Becciu ! Ça ne vous dit rien ? Pourtant, ça devrait. Cet homme est cardinal. Il était en visite chez nous, en Principauté, ces derniers jours. Sa fonction au Vatican, «préfet de la Congrégation pour les causes des saints», l’a naturellement amené en nos terres afin d’y procéder, au nom du pape François, à la béatification de 19 religieux assassinés par les terroristes. Jusque-là, rien d’anormal. Bien au contraire, que du bonheur de voir ainsi les communautés religieuses se côtoyer en Dézédie, commémorer ensemble, main dans la main. Le vivre-ensemble si cher à Bentounès ! En fait, c’est à son retour au Vatican que les choses ont commencé à se gâter pour ce bon cardinal Becciu. Ses collaborateurs ont très vite perçu un changement dans son attitude. Lui, habituellement si calme, si souriant, n’a pas desserré les dents depuis sa descente d’avion à l’aéroport de Rome-Fiumicino. Entre autres changements subis, il a exigé que la porte de son bureau, habituellement grande ouverte, soit fermée à double tour et que personne n’entre sans avoir été identifié par un visiophone qu’il a fait installer sur-le-champ. Autre bizarrerie, le cardinal a gardé sur lui son pardessus, le même qu’il portait durant son voyage en Principauté, et toutes les minutes, il plongeait ses mains dans ses poches, comme s’il cherchait à en vérifier le contenu. Autre aspect qui a interloqué tous ses collaborateurs, cette nouvelle manie de regarder tout le temps derrière lui, par-dessus son épaule, comme pour y déceler quelque danger ou ombre furtive. Discrètement mis au courant, le pape François, qui apprécie énormément le cardinal Giovanni, a chargé la cellule «enquêtes épiscopales» de faire toute la lumière divine sur cette affaire. Les limiers en robe en ont conclu à la seule thèse plausible : quelque chose en Dézédie, un machin, un truc particulier qui s’y serait produit aurait déglingué la belle mécanique apaisée du prélat-béatificateur. Ils ont épluché et épluché encore tous les documents afférents à ce voyage. Et en sont là, aujourd’hui, perplexes, avec juste une photo à la main. Celle qui montre le cardinal Becciu reçu au Palais du gouvernement et serrant la main à… H’mimed ! Les flics du Vatican, analysant les visages des deux personnes sur le cliché, sont quasiment convaincus que c’est à ce moment précis que le processus mystérieux s’est enclenché. Pour l’heure, aucune décision n’a été prise. Le pape François, mis au courant de l’évolution de l’enquête, a convoqué dans sa suite un autre religieux de renom, Don Vincenzo. Qui est Don Vincenzo ? C’est un prêtre officiant à la paroisse Santa Maria in Transportina, une église située à quelques pas à peine du Vatican. Un prêtre-exorciste ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
