Foot ! Quand on entend que des matchs auraient été «arrangés», et qu’on voit le niveau de jeu, on se dit qu’on a affaire à de piètres arrangeurs !
Pieds-de-chèvre !
4 800 milliards de dinars dans le circuit informel ! Premier réflexe, tu te demandes avec cette crise du logement comment ils ont réussi à loger autant de biffetons. Ensuite, tu te poses la question de l’ignare en économie qui s’essaie à la réflexion : s’il y a autant d’argent dans la nature pourquoi en imprimer du neuf, alors qu’il suffirait d’aller en chercher en prairie informelle ? Et là, t’es bien obligé d’en arriver à la seule conclusion possible : s’il y a 4 800 milliards de dinars dans la nature, sans contrôle, sans qu’ils puissent aller les chercher, c’est qu’ils n’ont pas l’adresse de ce lieu particulier qui abrite en douce l’informel. Et puis, là, satisfait d’avoir un peu sué des neurones, tu prends ta voiture et tu te promènes en ville. Au gré de ton plein de carburant tu découvres ces nouveaux quartiers jaillis comme par miracle sur d’anciens lotissements rasés en deux coups de pelle trois mouvements d’engins. Tu lis des enseignes rageusement provocantes de commerces dégageant des odeurs pestilentielles de rots satisfaits. Un peu écœuré par cette virée qui était censée te reposer après ton effort de «jugeotage économique», tu te dis «et si j’allais voir la mer ? ». Mauvaise idée, mauvais plan ! Parce que, là, avant d’apercevoir un bout de mer agitée par un embouteillage de containers, tu passes devant un lotissement où des billets, des milliers de billets, des centaines de milliers de billets tenus par des mains, de petites mains s’agitent et frétillent dans l’informel. Evidemment, tu es soudain-tout-à-coup pris par le souci patriote d’alerter, de crier à la cantonade «eh ! Oh ! Je crois avoir découvert un morceau du continent de l’informel». Et puis tu te ravises. Parce qu’en regardant tout autour de toi, tu verras que tout le monde est là : l’informel. Les agents de l’informel. Ceux qui crient à l’informel. Ceux qui calculent le total de l’informel. Et toi aussi, le promeneur de l’informel. Finalement, tu fais juste demi-tour en te promettant… formellement de ne plus toucher à l’économie. Et de te cantonner à ton thé que tu fumes pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.
