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Rubrique Pousse avec eux

Les feuilles de route, mon rond-point et les recommandations de Pablo, mon thérapeute !

Le projet de remplacer le français par l’anglais provoque un tollé ! Normal ! Il aurait été tellement plus intelligent de remplacer…

… l’arabe par tamazight !

Allô ? Allô ? Y a quelqu’un ? On est le 9 juillet, et là, ce n’est plus le vide institutionnel ! C’est le vide tout court ! Plus personne n’est légitime à partir de ce mardi. Même plus les chauffeurs des fameux fourgons blancs ! Qui va conduire qui ? Je croise des regards aussi interrogateurs que le mien dans la rue. Des gens qui, comme ma pomme, ne savent pas s’il y a encore âme qui vive dans le Palais, là-haut ou dans quelque annexe officielle ou non recensée par le cadastre. Juste ces feuilles ! Des milliers de feuilles. Des centaines de millions de feuilles de… route ! Elles jonchent le sol. Pas même une légère brise par ce temps de canicule pour les faire voler. Non ! Elles sont littéralement coulées dans l’asphalte, ces feuilles de route. Autant de feuilles de route recouvrant inutilement le bitume dans une contrée où l’on circule aussi mal, c’est un comble, non ? D’ailleurs, autre question d’importance pour les pôv’ hères que nous sommes : qui régule la circulation en ce mardi de vide total et d’illégitimité constitutionnelle ? Les feux rouges ? Ils n’ont même pas eu le temps de vraiment les installer. Les lignes jaunes ? On n’en distingue plus le jaune, leur pâleur faisant plus penser à une angine blanche d’été. Les policiers ? Je n’en vois pas depuis ce matin. Peut-être faudrait-il enquêter sur cette disparition soudaine des hommes en bleu ? Mais pour enquêter sur la disparition soudaine des policiers, il faut des… policiers, non ? Période bleue. Picasso, bonjour et bienvenue en Dézédie ! Allô ? Allô ? Y a-t-il encore quelqu’un au pays-cimetière des feuilles de route ? Je pose la question au rond-point. Miracle ! Le mien de rond-point est encore là ! Sans flics, mais toujours là ! Des mains discrètes l’ont même débarrassé des feuilles de route qui encombraient son gazon et les deux ou trois plantes grasses non encore embarquées par le fourgon blanc. L’horloge qui le surplombe ne marque plus l’heure depuis hier minuit. Mais elle indique un jour. Un seul jour de la semaine. Toujours le même. Celui prescrit par mon thérapeute, Pablo : VENDREDI ! Alors, en attendant vendredi, et pour éviter l’angine blanche des lignes autrefois rouges, je fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.

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