J’aurais dû me douter que l’Histoire allait partir en sucette le jour où ils ont baptisé un…
… yaourt Soummam !
Des fois, il faut arrêter un chouia de grimper systématiquement les marches du Palais pour baver sur le haut du perron. Non pas que l’envie m’en manque, jamais ! C’est juste que plus bas, en bas du monticule sur lequel est bâti le Palais, il s’en passe de «belles» qui méritent toute ma bave ! Prenez cette info incroyable : Algérie Poste a mis sur le marché du travail une offre de 300 emplois de facteurs. La réponse ? Le retour ? A peine une dizaine de candidatures. Alors, oui ! Gueuler après le chômage, brûler des pneus, souder la porte de sa mairie, kidnapper son wali, couper une route déjà pas mal morcelée par son maître d’œuvre, tout cela, je veux bien ! Mais 300 postes de travail boudés, je ne peux pas prendre, ni admettre, encore moins comprendre ! C’est du même calibre que ce que vient de vivre ces derniers jours ma commune de résidence. Son marché d’antan a été retapé à neuf. Des box et étals y ont été aménagés. Un prix modique a été assigné et proposé aux «commerçants» ambulants qui avaient pris racine depuis des décennies sur le trottoir jouxtant le marché. Et bien, là aussi, espace boudé ! Les blaireaux qui nous saignent préfèrent la rue, ne rien débourser et créer des embouteillages monstres. Le Palais est un tout, en tant que système dégénérescent, d’accord ! Mais tout n’est pas le Palais ! Parce qu’en chacun de nous, quelque part, sommeille un potentat qui considère chaque parcelle de cette Principauté comme son Palais ou sa dépendance directe. Alors, Khouya ? Facteur, c’est peut-être trop beau pour ton bec ? Pourtant, ce même bec crie famine et s’égosille à satiété dans la queue des chèques postaux, râlant après les fins de mois difficiles. Non, bien sûr ! 300 emplois réglos, une sécu officielle et une retraite garantie au bout, c’est pour le Ghachi. Toi, c’est le bout de trottoir encombré de cageots, le bout de sable planté de parasols ou le bout d’espace de stationnement qui te fait rêver. Alors rêve, Khouya ! Rêve à la fin proche de ce monde peuplé de Rois Fainéants ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
