Mohamed Aïssa : «Nous protégerons les imams ! » Toute la question est là. Faut-il les protéger ou…
… s’en protéger ?
Le P-dg de la banque CPA a été limogé ! Et là, toi, bon public, cerveau carré et idées bien rangées dans des tiroirs étiquetés, tu te dis que le communiqué ne va pas s’arrêter là, il doit y avoir un second, voire un troisième paragraphe dans lequel les autorités «limogeuses» vont t’expliquer pourquoi le P-dg du CPA a été lourdé. Rien ! Pas l’once d’une explication ! Il a été limogé. Mais alors, si tu ne me dis pas quelle est cette raison impérieuse qui t’a amené à virer ton P-dg de banque, pourquoi tu m’embrouilles à m’informer de ce limogeage ? Y avait du papier en trop dans la rame de la secrétaire, et il fallait absolument en noircir quelques feuilles, question de justifier l’achat d’une nouvelle rame ? Vous vous êtes rendu compte d’un excédent d’encre pour l’exercice bimestriel en cours, et il fallait l’épuiser pour être en conformité avec la programmation budgétaire «encrière» ? Parce que, très sincèrement, un limogeage sans affichage du motif, nous, les clients des banques, sans vouloir nous montrer désobligeants, on s’en tamponne un peu le coquillard et le chéquier avec ! Le seul «banquier» dont le sort me préoccupe vraiment, c’est le gars au guichet. Le mec avec qui j’ai aussitôt sympathisé à l’ouverture de mon compte. Et vers qui je me dirige à chaque fois que je vais dans mon agence, à qui je fais un grand sourire entendu et qui me prend en charge sans trop me laisser poireauter. Lui, Wallah que tu touches à un seul cheveu de sa tête, sans me fournir une explication valable, je ne sais pas ce que je vais faire. Je serai prêt à tout pour mon guichetier ! Je peux même aller jusqu’à un acte désespéré en ces temps de communication désespérante : fumer du thé et rester éveillé à mon cauchemar qui continue.
H. L.