C’est officiel ! Hervé Renard ne viendra pas en Dézédie. En même temps, dès le début, je ne la sentais pas cette affaire. Un Renard qui coache des…
… Fennecs !
Il y a comme ça des phrases, des expressions que tu pouvais prononcer avant, sans que cela pose problème. Sans risque aucun. De manière banale. Mais que tu ne peux plus dire en public aujourd’hui. Parce que pouvant prêter à confusion. Ou pis, t’exposer à de graves soucis. Les exemples sont nombreux. Mais là, j’en ai un en tête, particulièrement. Parce qu’il nous touche, nous Dézédiennes et Dézédiens directement. Je m’explique : avant les années 2000, il t’était tout à fait loisible de lancer à la cantonade «eh bien, dans les tout prochains jours, je me rends à Tamanrasset». Une phrase construite de manière plus ou moins correcte. Elle décrit une action. Elle te place au centre de cette action, laquelle action est considérée par tous les auditeurs de ta phrase comme un comportement anodin. Tu te rends à Tamanrasset. Grand bien te fasse ! Les blasés pourront te répondre avec des airs de faussets «géniaaaal !». Les polis pourront rajouter «pour des vacances ou pour le boulot ?», et les amis, les vrais te refileront des conseils du genre «si tu n’as pas de point de chute, je connais un excellent hôtel dans la région». Maintenant, cette même phrase, essaie de la reformuler aujourd’hui, en juillet 2018 : «Je me rends à Tamanrasset !» Eh oui ! Je vois bien à tes yeux exorbités que tu viens enfin de réaliser l’étendue et la portée de la contextualisation du discours. A peine tu aurais dit «je me rends à Tam» qu’une escouade de l’armée s’y serait déplacée pour t’y accueillir. Des formulaires de reddition t’attendront à l’entrée de la ville. On te demandera de vider tes poches pour voir si tu n’y dissimules pas un RPG7, et on t’emmènera dans un endroit qui ressemblera à tout, sauf à un site touristique ou à un hôtel 4 étoiles. Les seules étoiles que tu apercevras te feront regretter le tourisme dans le Grand Sud ! Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
