Le FMI chez Djerad. A notre tour de…
… chialer !
Je reviens sur cette histoire de coupure d’eau géante qui impacte une bonne partie de la capitale. De demain lundi à jeudi prochain. Quatre jours. Quatre longs jours. J’y reviens, parce qu’elle m’interpelle en ce qu’elle révèle brutalement une « faiblesse stratégique ». Tout le monde sait, et quand je dis et écris « tout le monde », c’est tout le monde, y compris les parties du monde qui ne nous veulent pas que du bien, lesquelles ne sont pas toutes situées bien loin, donc tout le monde sait que lorsque la vanne de Boudouaou est fermée pour réparations ou à cause d’une panne, les trois quarts des Algéroises et des Algérois peuvent se retrouver sans une goutte d’eau des jours, des jours entiers. Désolé, mais juste le dire, juste le constater, sans ajouter un gramme de matière grasse de commentaire, c’est déjà d’une gravité extrême. Demain, conflit. Je te bombarde Boudouaou, et je te tue. Je te tue de soif ! C’est pire que la dépendance aux hydrocarbures, cette histoire de vanne de Boudouaou ! C’est une faille majeure dans la sécurité nationale. Je ne veux pas passer pour un oiseau de mauvais augure, mais en cas de conflit armé, y a même plus besoin d’une évaluation des forces en présence. Tu peux être la première armée de la région ou du continent, quand t’as plus une goutte d’eau à boire ou pour arroser tes champs et tes patates, tu ne vas tout de même pas essorer tes chars pour étancher ta soif, et faire de la purée de missiles pour apaiser ta faim ! Je trouve tout bonnement déroutant – et je reste mesuré – de dépendre autant d’une conduite. Ce que j’en dis, moi, c’est juste comme ça, parce que mon stock stratégique de thé, à la limite, en cas de grave crise, je peux le mâchouiller sans eau pour espérer rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L.
