Convoquée par la gendarmerie, qu’a fait Houda Feraoun ? Elle s’y est rendue…
… à la vitesse 5G !
Je sais qu’il me faudra du temps ! Beaucoup de temps. Pour l’heure, je ne suis pas encore prêt. Et j’en subis tous les jours le traumatisme. Il faut dire que toutes ces années, ça a laissé des traces terribles sur ma psyché. Encore hier, lorsque je l’ai vu arriver. Debout. Pas assis sur un fauteuil. Marchant d’un pas assuré. Le choc. Le premier choc. Et presque une sensation de vertige face à cette dynamique de la marche. Lui marchait, et moi je chancelais à cette vue. Il marche, messieurs et mesdames ! Je l’ai ensuite vu s’asseoir. Seul. Sans aide. Et sans trucages ni bouquets de fleurs qui changent de couleurs, en fond, encore moins avec les rires de Barthès et de Quotidien, le lendemain. Pour tout vous dire, avant qu’il n’ouvre la bouche et que des sons en sortent, j’ai focalisé sur ses joues. Et là, autre choc ! Aucun micro-joue. Pas même un soupçon d’oreillette. Et puis, il a parlé ! Mon dieu, oui, il a parlé. J’ai dû fermer les yeux, tellement ça dépassait… l’entendement ! Des sons. Des sons distincts. Des phrases. On s’en fout de savoir pour l’heure ce qu’il a dit. Si ce qu’il a dit était censé, logique et chargé de promesses de développement et de progrès futurs. Je n’en suis pas encore là, Yal’Khawa-Khawa ! Moi, je dois d’abord gérer des trucs tordus, comme mon traumatisme psychomoteur chopé en 2013, l’année ischémique ! Il faut me laisser le temps de l’acclimatation. Mon cerveau, surtout en sa partie du bulbe rachidien doit s’habituer à la vision surprenante d’un Président qui marche et qui parle. Une fois ce traumatisme soigné, ma cervelle revenue à de meilleurs sentiments et capable d’intégrer enfin l’idée même d’un raïs à mobilité non réduite et à diction audible, alors, je m’intéresserai à ce qu’il dit et nous vend. Dans moins de 100 jours, sûrement ! En attendant, je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.
