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Bouira Des automobilistes réclament la généralisation de l’aide financière pour la fourniture et l’installation d’un kit GPL

Depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, c'est-à-dire depuis que les prix du carburant ont explosé en Algérie, les propriétaires des véhicules particuliers sont de plus en plus nombreux à vouloir convertir leurs véhicules au GPL.
Ils le sont d’autant plus que pour ce faire, le ministère de l’Energie, via l’Agence nationale pour la promotion et la rationalisation de l'utilisation de l’énergie ou APRUE, multiplie les annonces sous forme de publicités et autres prospectus pour expliquer aux propriétaires des véhicules, outre les 50% d’aide financière octroyées pour la fourniture et l’installation du kit GPL, tout le bénéfice qu’ils auraient à tirer de cette conversion en termes de gain d’argent d’abord, en expliquant que le GPL est «le carburant le moins cher sur le marché : 9 dinars le litre», puis le côté écologique avec «un carburant le moins polluant sur le marché avec une déduction de 15 à 20% de dioxyde de carbone que les véhicules roulant à l’essence ou au diesel, et zéro % d’oxyde d’azote et de fines particules».
Tous ces avantages sont largement relayés et mis en évidence dans des prospectus afin d’attirer le maximum de propriétaires de véhicules vers le GPL, avec un objectif, selon les déclarations de l’ex-ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni, de 1 million de véhicules GPL à l’horizon 2021. Et quand on sait que jusqu’à présent, ce sont près de 400 000 véhicules qui roulent en mode GPL, ce sont quelque 600 000 véhicules qui sont appelés à être convertis en moins de deux ans, soit 300 000 véhicules par an. Or et selon nos informations, le ministère via l’Aprue octroie presque au compte-goutte ces aides qui sont de l’ordre de 50% du prix d’installation plafonné à
70 000 dinars, soit 35 000 dinars pour chaque propriétaire voulant convertir au GPL son véhicule.
Malheureusement, et selon les installateurs privés, le ministère de l’Energie n’accorde annuellement d’aides que pour 30 000 véhicules à répartir entre une centaine d’installateurs privés agréés auprès de l’Aprue. Et quand on sait que, comme nous l’avons cité plus haut, l’augmentation des prix de l’essence super et même du gasoil, l’engouement est tel qu’au niveau de chaque installateur, ce sont des milliers de demandes par an. Et même si l’on fait les calculs et pour atteindre les objectifs du ministère de l’Energie, il faudra au moins 300 000 véhicules à convertir par an.
Et puisque les engagements du ministère sont là, d’aucuns se demandent pourquoi les aides financières ne suivent pas et sont réduites à un quota de 30 000 en 2018 et 20 000 aides en 2019. Des aides qui suffisent à peine, selon un installateur privé de Bouira, en l’occurrence Sarl Auto Ghaz, à satisfaire quelque 200 clients alors qu’ils sont des milliers à solliciter la conversion au GPL par an. Résultat : les citoyens sont nombreux à temporiser et à attendre que ces aides soient débloquées et cela freine l’activité au sein de ces installateurs, au lieu d'augmenter le nombre de chaînes de montage de kits au niveau de leurs ateliers et par conséquent, recruter plus de main-d'œuvre formée dans le domaine, et se voient obligés parfois de libérer des employés. Et le même dépit est perçu chez les propriétaires de véhicules, surtout ceux possédant des véhicules d’occasion et à bon prix, car ne pouvant pas se permettre du neuf ni les voitures de luxe, «la majorité des propriétaires de véhicules avec l’érosion drastique du pouvoir d’achat actuelle, ne peuvent pas payer cette somme de 70 000 dinars» nous dira Akli que nous avons rencontré sur les lieux un peu dépité après avoir appris que le quota octroyé à Sarl Auto Ghaz en avril dernier, et qui était de l’ordre de 500 millions de centimes, est déjà épuisé en moins de deux mois et a bénéficié à peine à 200 personnes, alors qu’annuellement, la Sarl Auto Ghaz, reçoit des milliers de demandes.
A l’instar d’Akli, plusieurs autres citoyens prennent la décision de convertir leurs véhicules au GPL en payant, malgré eux, la totalité mais avec un pincement au cœur et le sentiment d’avoir affaire à un Etat menteur : Des spots publicitaires et des prospectus pour une chose qui n’existe pas sur le terrain !
Une chose est sûre : Si le ministère de l’Energie ne règle pas au plus vite ce problème en libérant sa tirelire pour aider financièrement tous les demandeurs de conversion de véhicules au GPL, l’objectif du million de véhicules GPL à l’horizon 2021, ne sera jamais atteint et l’Algérie sera toujours à la traîne dans le cadre écologique et environnemental, et le slogan mis dans les prospectus : «GPL, le carburant le plus propre, qui ne contient ni plomb, ni soufre ni benzène» ne sera que des mots.
Y. Y.

 

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