C’est un scandale d’envergure nationale que des producteurs de pomme de terre dans la région d’Aïn Bessem, à 26 kilomètres à l’ouest de Bouira, viennent de soulever : la production de pomme de terre pour cette arrière-saison a connu une chute libre dans les rendements au niveau de certaines parcelles où les tubercules sont peu prolifiques et de moindre taille. En cause : selon les producteurs touchés par ce phénomène, la semence importée qui leur a été vendue. «Il n’y a pas l’ombre d’un doute ; la semence qui nous a été vendue est soit malade, soit mal conservée à la base» clament-ils.
Aussi et face à ce constat des plus alarmants et selon leur prévision, ces producteurs prévoient des pertes énormes tant la qualité et les quantités récoltées ne vont même pas couvrir les frais engagés pour l’achat des semences, les labours de fond et la préparation des sols avec les engrais et autres produits phytosanitaires ainsi que les prix de l’eau du barrage Oued Lekehel duquel ils irriguent leurs cultures au niveau de ce plateau des Aribs, l’un des fleurons de l’agriculture au niveau de la wilaya de Bouira.
Et afin de prévenir ces pertes colossales et pour éviter une banqueroute, ces producteurs viennent d’alerter les autorités locales et de wilaya, les responsables de l’association des producteurs de pomme de terre de la wilaya , ainsi que le ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, afin de prévoir des indemnités et des compensations face à ce qu'ils qualifient d’arnaque avec une semence importée mais d’origine douteuse.
De son côté, le président de l’association des producteurs de pomme de terre de la wilaya de Bouira rappelle que le cas de ces producteurs de pomme de terre est très grave mais l’association et pour en avoir le cœur net , afin de les défendre jusqu’au bout, puisque selon nos informations, ce ne sont pas tous les producteurs qui sont touchés par ce phénomène, puisque même les achats des semences se font auprès de plusieurs fournisseurs, des échantillons sont prélevés au niveau des parcelles concernées par ce phénomène et sont envoyés à l’INPV, l’Institut national pour la protection des végétaux afin de faire des analyses et ce sera sur la base de ces résultats que seront décidées les suites à donner pour cette affaire.
Rappelons que la wilaya de Bouira est dans les cinq premières places en matière de production de pomme de terre avec plus de 3000 hectares de superficie cultivée au niveau des deux principaux plateaux, des Aribs à Aïn Bessem et celui d’El Esnam avec un rendement annuel qui dépasse les 100 000 tonnes de pomme de terre de consommation et celle de semence.
Les deux plateaux bénéficient du système d’irrigation à partir du barrage d’Oued Lekehel pour le plateau des Aribs et le barrage Tilesdit pour El Esnam.
Y. Y.
