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Rubrique Régions

Bouira Des villageois d’Ighrem ferment la RN5 pour réclamer un pont

Des dizaines de citoyens du village Ighrem, relevant de la commune d’Ahnif, à 30 kilomètres à l'est de Bouira, ont procédé hier à la fermeture de la RN5 à l’aide de pierres et autres troncs d’arbres, ainsi que des pneus brûlés, pour réclamer en urgence la réalisation d’un véritable pont pour l’oued de Sidi Aïssa, ou Thassift n Sidi Aïssa qui traverse le village du sud au nord, ainsi que la RN5, en lieu et place du dalot qui existe depuis l’ère coloniale.
En effet, au niveau de  cet endroit situé à l’entrée ouest du village Ighrem, le dalot existant a toujours été suffisant et même pendant les crues d’automne, tant le village qui était réduit à quelques maisons construites plus loin et en hauteur n’était pas vraiment en danger. 
Or, actuellement, le village a pris de l’ampleur et des dizaines de maisons et de commerces ont vu le jour le long de cette route nationale. Résultat : les inondations devenues courantes ces dernières années se font de plus en plus menaçantes et dangereuses, et parfois meurtrières. 
En effet, le 24 septembre 2014, lors d’un orage qui a frappé la région, l’oued de Sidi Aïssa a débordé et a coupé la route entre les deux communes d’El-Adjiba et Ahnif. 
Ce jour-là, le directeur du CEM d’El-Adjiba qui habitait à Raffour dans la commune de M’chédallah, voyant que quelques collégiennes habitant dans le village d’Ighrem étaient bloquées, les invita à monter à bord de son véhicule pour les déposer sur son chemin. 
Pour ce faire, et sachant que la RN5 était coupée, le défunt a utilisé une autre voie de détour en empruntant une piste située en amont de ce oued. 
Or, lorsqu’il s’engagea sur la piste pour couper l'oued, le véhicule fut emporté par la crue jusqu’à l’endroit où se trouvait le dalot au niveau de la RN5. 
Pris de panique, le véhicule sera envahi par les eaux et le directeur trouva la mort noyé en compagnie d’une autre collégienne, alors que les trois autres ont réussi à sortir depuis les fenêtres cassées du véhicule.  Malheureusement, au moment de leur sauvetage par des jeunes du village, l’une d’elles sera emportée par les eaux impétueuses et mourra elle aussi noyée. Au total, trois personnes trouveront la mort à cet endroit. 
Depuis, les villageois ne cessaient de réclamer un véritable pont pour éviter les débordements des eaux au niveau de cet endroit. Des débordements qui causent des inondations dans la moitié du village, entre habitations et commerces. 
Plus récemment, le 20 septembre dernier, le village a encore une fois été envahi par les eaux suite aux pluies torrentielles qui se sont abattues sur la région pendant une heure. Plusieurs habitations ainsi que des commerces ont été inondés causant des pertes matérielles considérables aux habitants et aux commerçants. Depuis, les villageois ne cessaient de réclamer la réalisation d’un véritable pont mais, malgré ces catastrophes récurrentes, aucun responsable n’est parti rassurer la population. 
Mardi, informés de la visite du wali dans la daïra de M’chédallah, les villageois se sont mobilisés sur la route pour intercepter ce responsable et lui faire part de leur détresse. Mais, le wali a pris l’autoroute en évitant le village d’Ighrem. 
Hier, les villageois ont procédé à la fermeture complète de la RN5 pour faire entendre leur voix. Ils veulent la réalisation d’un véritable pont en urgence afin que le problème de ces inondations soit réglé définitivement. 
Pendant toute la matinée, la RN5 était fermée ; mais des responsables, personne ne s’était déplacé vers le village. 
Le wali suivait normalement le programme des inaugurations des infrastructures et autres baptisations, tracé à l’occasion des festivités du 1er Novembre.
Y. Y.

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