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Rubrique Régions

Réunion de L’APW DE BOUMERDÈS Et les droits politiques des citoyens ?

L’Assemblée populaire de wilaya, APW, de Boumerdès (43 sièges) s’est réunie, jeudi 8 août, en quatrième session de l’année 2019. Le Hirak a mis, durant des mois, cette institution héritée du système bouteflikien en léthargie.
Dès l’ouverture de la séance, les élus de cette Assemblée, dominée par les partis de la défunte coalition de l’allégeance à Bouteflika (MPA, FLN RND), ont démontré, par leurs discordes sur la légalité de cette Assemblée et leurs intérêts divergents, qu’ils étaient complètement en décalage avec les préoccupations des citoyens qu’ils représentent.
En effet, ces citoyens et citoyennes sortent, par milliers, depuis des mois, chaque mardi, pour les étudiants, et chaque vendredi, pour toute la population, afin de revendiquer leurs droits politiques, la démocratie, une justice indépendante, le respect des institutions et, par là même, délégitimer les institutions électives actuelles.
Les élus APW, les députés et les sénateurs de cette wilaya restent invisibles lors des manifestations conviviales et pacifiques des citoyens et citoyennes de leur circonscription électorale. Un élu du FLN a déclenché un rire général y compris parmi les Flnistes endurcis en affirmant tout haut : « Le FLN est avec le peuple ! Il est avec le Hirak !» « Tiens ! On se demande ce qu’attendent les services de sécurité pour enquêter sur ce personnage qui s’est accaparé d’une parcelle de terrain de 700 mètres carrés en plein centre-ville des Issers avec la complicité de l’ex-maire de la localité et des services des Domaines qui ne font rien pour récupérer ce terrain qui vaut des dizaines de milliards. »
C’est un cadre du FLN qui nous a rappelé cette information que nous avons déjà traitée. Ce qui renforce les remarques des citoyens qui disent unanimement : « L’issaba est plus dure à dégager au niveau local. » Lors de son intervention d’ouverture, le président Azzedine Gana a rendu un timide hommage au Hirak.
Il a le mérite de prendre la parole publiquement dans une institution officielle dont il a la charge pour décliner cet hommage. Mais cet hommage aurait été complet si le président de l’APW de Boumerdès avait dénoncé le viol chaque vendredi des articles 32,38,42,48,49 et 55 de la Constitution sur le territoire de sa wilaya, à Berrahmoune et au tunnel de Bouzegza notamment et qui voit ses électeurs, ses administrés et ses concitoyens de sa circonscription électorale ou d’autres régions du pays vivre le calvaire sur les routes à cause de leur déplacement vers la capitale. Pourquoi le président Gana ne s’est-il pas inquiété de la fermeture, chaque vendredi, de la rocade Boudouaou-Zeralda ainsi que l’accès à l’autoroute Est-Ouest par cette rocade ?

Dispute pour des miettes et absence de projection économique
Pour cette session, l’APW a inscrit 7 points à son ordre du jour. Il s’agit de l’approbation du BS (budget supplémentaire) de 2019 et du compte administratif de 2018, de l’approbation du PDAU commun entre les communes de Ouled-Heddadj et Ouled-Moussa, des activités sociales régionales, l’étude d’un document intitulé pompeusement rapport sur l’environnement alors que les problèmes cruciaux de ce secteur sont éludés ainsi que l’intégration de 2 nouveaux élus qui remplacent feu Khaled Mokrani du FFS et Farid Gherbi, élu sénateur RND.
Au constat du potentiel économique de la wilaya de Boumerdès dans les secteurs de l’agriculture, la pêche, le tourisme et l’industrie, l’étranger à cette région s’attendrait à voir son BS dégager des surplus financiers. Peut-être dans un rêve. Malheureusement, la TAP (taxe sur l’activité professionnelle) qui symbolise le mieux le dynamisme économique d’une région ne lui a rapporté, en 2018, que moins de 1 milliard et 500 millions de dinars.
L’Etat lui a affecté, par le biais de divers programmes et fonds de soutien, un peu plus de 10 milliards de dinars la même année.Son budget annuel global est l’équivalent d’un budget d’une petite commune de la wilaya d’Alger. Avec tout son potentiel économique, cette wilaya vit toujours au crochet de l’Etat. C’est l’enjeu de la décentralisation de l’acte de gestion et de la planification qui échappe complètement aux représentants du peuple.
Pour preuve, 90% des interventions sur le BS se sont focalisées sur les sept enveloppes d’aides aux APC d’un montant global de 23,8 millions de dinars. Ce qui représente 3,22% des 737 865 325,78 dinars du BS voté. Comme quatre aides sur les sept dont les montants varient entre 2,5 et 4 millions de dinars sont destinées à l’installation de réseaux d’assainissement, une élue du FLN a laissé entendre que c’est un moyen de détourner de l’argent.
Vivement une APW qui a une pensée et un programme économique.
Abachi L.

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