Située à plus 80 km à l’est du chef-lieu de la wilaya, la commune de Ouled-Rabah est confrontée à de nombreux problèmes ayant trait au vécu quotidien de sa population estimée à 10 625 habitants éparpillés sur plusieurs mechtas et localités enclavées.
En empruntant le chemin de wilaya 41 reliant la commune de Sidi Maârouf, chef-lieu de daïra dont dépend Ouled-Rabah, nous avons aperçu des nouvelles constructions qui poussent tout au long de notre virée sur une distance de plus de 15 km. Renseignement pris, c’est l’effort de l’état, confie notre compagnon.
Interrogé par nos soins, le directeur du logement Hachemi Rachedi nous a affirmé que Ouled Rabah a bénéficié de 2 424 aides à l’habitat rural. Les communes de Sidi Maârouf et Ouled-Rabah ont bénéficié de 4 715 logements soit 17% de l’ensemble du quota de la wilaya qui est de l’ordre de 27 037 aides . Un aubaine pour la population de ces régions dont l’élevage constitue la principale activité économique des habitants , de l’avis de Mohsen , un cadre en agronomie originaire de la ville de Jijel et exerçant dans cette région rencontré en marge d’une exposition des produits agricoles .
Au fur et à mesure qu’on avance, on constate la dégradation continue de ce chemin de wilaya à cause des camions de grand tonnage transportant de grosses pierres pour un projet au port de Djendjen.
Notre compagnon nous a affirmé que cette dégradation a fait l’objet de plusieurs mouvements de protestation des habitants des localités qui réclament l’ouverture d’un évitement pour le passage des camions.
Poursuivant notre virée, on a aperçu des écoliers avec leurs sacs à dos au bord de la route arpentant des kilomètres à pied pour rejoindre leurs établissements scolaires. Un vrai parcours de combattant pour ces bambins à défaut des bus scolaires.
Rencontré à proximité du siège de la mairie, Omar , collégien nous a confié qu’il est contraint de parcourir à pied une dizaine de km quotidiennement pour rejoindre son C.E.M situé au chef-lieu de la commune. Cherchant ses mots pour décrire ses maux «rani maâdeb surtout en hiver» «je dois me lever tôt le matin pour arriver à l’ heure sinon je rate mes cours» a ajouté ce collégien timidement. Un peu plus loin, un groupe de citoyens de cette commune nous rejoint pour exprimer son désarroi au quotidien. «El saha rahi merida, la santé est malade», a pesté un quinquagénaire qui a souligné que faute d’un point de garde la nuit, nous sommes contraints d’évacuer nos malades vers la wilaya de Mila avec tous les risques encourus notamment la nuit .
Nos interlocuteurs ont soulevé par ailleurs l’état impraticable des routes et chemins secondaires reliant les différentes localités au chef-lieu de la commune citant entre autres Boutouil, Richia, Grayo. Ce qui accentue davantage l’isolement dont souffrent les habitants de ces localités réclamant la réhabilitation de ces voies de communication dans cette région au relief accidenté.
Il convient de souligner que le chômage ronge une bonne partie de la population notamment les jeunes. Un jeune vétérinaire fraîchement sorti de l’université de Constantine a souligné qu’il cherche vainement un emploi dans le cadre du dispositif depuis plusieurs mois. Tirant profit du passage des autorités locales dans la région, il a approché le directeur des services agricoles en vue d’avoir une promesse d’aide pour une embauche.
Un homme d’un certain âge nous a prié de relater le chômage des jeunes, ils sont marginalisés et c’est leur droit d’avoir un boulot, «exprimant le désarroi de cette frange juvénile dont le regard à lui seul résume leur malaise en ces temps de plus en plus difficile». En outre, faute d’une aire de jeux, on est contraint de jouer sur un terrain vague, nous a confié un jeune interrogé par nos soins au seuil de la porte du foyer des jeunes Helous-Ahcen qui a été converti en un siège de service technique de l’urbanisme .
S’agissant du retour des populations à leurs douars d’origine, le président de l’assemblée populaire communale nous a dit que la majorité de ceux qui ont quitté leur commune sont revenus soit une estimation de 3 000 personnes, selon ses dires.
Les aides à l’habitat rural et le fonds national de développement agricole sont les facteurs incitatifs au retour des populations de l’exode des années 1990 qui est un souvenir lointain. Les images d’un groupe de collégiennes en tenues sportives pratiquant le kung fu au sein du club Tenine el Djebel sous la houlette de son infatigable président Faycel Boutekziz nous renseigne sur la détermination de ces futures championnes dont on reparlera un jour.
211 affaires et 151 interpellations en octobre
Le service de la police judiciaire, relevant de la Sûreté de wilaya de Jijel, a enregistré 211 affaires durant le mois d’octobre dernier dont 197 affaires concernant les atteintes aux biens, a-t-on appris auprès de la responsable de la cellule de communication de la Sûreté de wilaya, la commissaire Aziza Djerourou.
La même responsable a ajouté que 85 atteintes touchent aux personnes, 27 atteintes aux biens publics dont constitution de bande de malfaiteurs, port d’armes blanches interdites, atteintes à l’ordre public, deux affaires de mœurs. Aziza Djerourou a souligné, par ailleurs, que 202 personnes sont impliquées dont 16 mineurs et 15 femmes. la chargée de communication a révélé également que 151 personnes ont été interpellées par ce service.
Bouhali Mohammed Cherif
