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Rubrique Régions

Bouira Journée de sensibilisation à la rationalisation de l’utilisation de l’énergie électrique

La Direction de distribution de Bouira, consciente du poids des créances impayées dans sa balance commerciale, des impayés qui se chiffrent à plusieurs milliards de centimes, a organisé, mardi, au niveau de la salle des conférences de l’école coranique de Bouira, une rencontre avec les P/APC ainsi que les imams pour parler ensemble de la nécessité de rationaliser la consommation de l’énergie électrique surtout pour l’éclairage public et les mosquées, afin de maîtriser la facture et contribuer à l’équilibre du système électrique, surtout lors de la consommation de pointe.
Ainsi, la DD de Bouira, et sans incriminer personne, a essayé, en présence du directeur des affaires religieuses et des waqfs, d’associer justement les imams appelés à donner des «dourous» concernant la nécessité de rationaliser l’utilisation de l’énergie électrique tant à domicile que dans les lieux publics ; mais aussi, d’attirer leur attention sur les factures salées que les mosquées et l’éclairage public laissent auprès des APC.
Ainsi, à titre d’exemple, lors de cette journée, des factures qui dépassent le milliard de centimes ont été avancées notamment pour la commune de Bouira dont les créances pour le seul premier trimestre 2018 et non encore payées, s’élève à 2,4 milliards de centimes dont, précise un responsable de la DD Bouira, «50% représentent les factures des mosquées et de l’éclairage public de la commune». A Aïn Bessem également, «les créances s’élèvent pour la même période à 2,1 milliards et à Sour-el-Ghozlane, 1,7 milliard de centimes», ajoute-t-il.
Des sommes très élevées et qui sont dues, selon Mme Ouadi Khadidja, cadre au sein de la DD de Bouira et qui a brossé un tableau très détaillé sur le sujet, à la non-utilisation rationnelle de l’énergie électrique. Elle donnera des exemples comme l’utilisation des lampes traditionnelles alors que les lampes LED pouvaient économiser 30% des coûts de la facture.
L'option d’éclairages publics intelligents qui fonctionnent grâce à des capteurs qui détectent les mouvements de piétons et ou de véhicules pour adapter l’éclairage aux besoins des usagers, l’utilisation d’appareils électriques modernes comme des séchoirs à laser à la place de séchoirs à résistance électrique, le régalage des climatiseurs à 24/25°C, au lieu de 18, voire 16°C que l’on constate souvent dans certaines mosquées et autres édifices publics, sont autant de gestes et de conseils donnés lors de cette journée aux imams pour les transmettre, à leur tour, aux fidèles dans les mosquées et ce, afin que la culture d’extinction des lampes dans des chambres, ainsi que les réglages et le choix des appareils électroménagers économiques soient adoptés.
Lors de cette journée, d’autres responsables de la DD Bouira ont donné certains chiffres concernant les investissements faramineux engagés pour assurer une disponibilité régulière de l’énergie électrique au citoyen, en rappelant que «pour la seule année 2018 et pour assurer un été serein et sans délestage ni coupure d’énergie, la DD de Bouira a investi plus de 22 milliards de centimes».
Cependant, «tous ces investissements ne pourront pas satisfaire la demande si l’utilisation abusive et non rationnelle continue à se faire tant au niveau des éclairages publics et autres mosquées qui représentent près de 50% de la consommation globale de l’énergie électrique», rappellent-ils.
En outre, même les habitants seront touchés par ces campagnes à travers la distribution de prospectus et des patrouilles d’agents mixtes, hommes et femmes, de la DD de Bouira qui vont sillonner les villes et villages, maison par maison, afin de toucher les ménagères et, enfin, à travers des campagnes de publicité à travers les ondes de Radio Bouira.
En somme, autant d’actions visant une rationalisation de la consommation de l’énergie électrique mais sans que le confort soit amoindri, et qui devront être conçues comme un acte de civisme par excellence puisqu’ils «traduiront l’état de conscience de l’individu et de la communauté sur la nécessité d’une meilleure utilisation des ressources existantes, leur valorisation et leur préservation pour les générations futures sachant que l’énergie électrique dans notre pays est produite essentiellement à partir du gaz naturel, une énergie fossile non renouvelable et donc épuisable».
Yazid Yahiaoui

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