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Rubrique Régions

BOUIRA Le torchon brûle entre le DE et le Cnapeste

Rien ne va plus entre le directeur de l’éducation de la wilaya de Bouira et le Cnapeste. Le conflit, né bien avant le 22 février 2019 et le début du Hirak, se poursuit toujours.
Pire, pour cette année et à mesure que l’année scolaire avance, le Cnapeste durcit le ton et menace carrément de recourir à des actions radicales. Après le sit-in observé devant le siège de la DE, le 22 janvier dernier, le syndicat annonce, dans un communiqué qui avait sanctionné la réunion de son bureau de wilaya tenue le mardi dernier, deux actions : la première : une journée de protestation est programmée le mercredi 6 février, pour un sit-in devant le siège de la DE. La seconde : une grève d’une journée prévue le lundi 10 février.
Dans son communiqué, le Cnapeste explique son recours à ces actions radicales pour plusieurs raisons. En premier lieu, la marginalisation dont il est victime de la part du DE, accusé de prendre des décisions d'une manière unilatérale, et d'avoir foulé aux pieds les lois de la République notamment en ce qui concerne les mouvements du personnel pédagogique.
Selon le syndicat, la commission paritaire doit être associée à toutes les décisions en avançant comme arguments des articles et des textes de loi notamment l’article 14 de la loi 84-10 relatif aux commissions paritaires ; ou encore les articles 27, 28, 29, 35, 36, 37, 146, 157, 158, 165, 167 et 168 de l’ordonnance 03-06 portant sur le règlement général de la Fonction publique.
D’autres conflits nés depuis la rentrée scolaire notamment au niveau de certains lycées et collèges et même des écoles primaires, sont, selon le Cnapeste, très mal gérés par le directeur de l’éducation. A l’exemple du lycée de Haïzer où les enseignants avaient observé une grève pendant deux semaines pour forcer la main de l’administration afin de ramener l’heure de reprise des cours de l’après-midi à 13 heures au lieu de 13 heures 30 minutes. Après 15 jours de grève dont ni les parents d’élèves ni une partie d'enseignants n’étaient d’accord, le DE a engagé une action en justice contre les enseignants grévistes affiliés au Cnapeste et la justice a tranché l’illégalité de l’action et la reprise immédiate des cours.
Ce jeudi, le DE, qui a programmé une journée d’étude et d’évaluation des résultats du premier trimestre pour ce qui est du cycle moyen, en attendant le primaire et le secondaire, a invité les représentants de la presse et les directeurs des collèges concernés, au nombre de 15 collèges sur 127, pris pour la plupart depuis la région sud de la wilaya, où les résultats sont très faibles.
Lors de cette réunion à laquelle les partenaires sociaux étaient conviés, nous avons constaté l’absence du Cnapeste, et dans la soirée, une explication a été donnée par ce syndicat à travers sa page officielle Facebook. Il indique que «le DE, à travers cette réunion et le bilan qu’il devait présenter, essaie de soigner son image en montrant des photos de famille, en compagnie des partenaires sociaux pour faire du marketing en faisant croire que la DE n’a aucun problème avec les syndicats».
Pour sa part, le DE, qui s’est longuement expliqué sur ces conflits, rappelle d’abord que le but de la journée d’étude et d’évaluation est de corriger les lacunes des élèves en essayant de redresser la situation le deuxième trimestre.
D’ailleurs, sur les résultats enregistrés au niveau de ces collèges, un examen approfondi devait être fait lors de cette rencontre, en présence des directeurs de ces collèges afin de relever les insuffisances et, par là même, y remédier. Et c’est parce que les résultats sont juste moyens concernant ces collèges, surtout pour certaines matières comme le français avec un taux de réussite de 55,65%, l’anglais avec 53,95%, les sciences naturelles avec 56,37%, ou encore, et là c'est un véritable problème, les mathématiques avec un taux de 51,65%, le DE dira qu’il n’est pas du tout satisfait de ces résultats et qu’il espère une prise de conscience de la part de ces directeurs pour bousculer le personnel pédagogique. «Surtout, dira-t-il, que l’Etat a déboursé des sommes faramineuses pour le secteur». Et le DE d’avancer des chiffres concernant les travaux d'étanchéité réalisés au niveau de plus de 300 établissements scolaires, l'achat des équipements qui ont coûté plus de 30 milliards de centimes, etc.
En outre, et concernant les critiques lancées contre lui par le Cnapeste, le DE dira, avec chiffres et documents exposés devant les journalistes sur data show, que la liste des mouvements tant du corps enseignant que celui de l’administration, a été approuvée au mois de juillet dernier et signée par tous les membres de la commission paritaire de la DE, dont certains membres font partie du bureau de wilaya du Cnapeste. Aussi, selon lui, «tout ce qui a été opéré depuis septembre s’est basé sur ces documents approuvés par la commission paritaire».
Concernant le lycée de Haïzer, le DE dira que son recours à la justice est venu après que toutes les solutions proposées aux grévistes furent systématiquement rejetées, alors que les élèves étaient pris en otage. Aussi, la pression exercée par des parents d’élèves et une partie d'enseignants non grévistes, l’ont convaincu de « la nécessité de recourir à la justice pour faire plier les grévistes .
«Actuellement, une commission d’inspecteurs est sur place pour essayer, en concertation avec les enseignants, de rattraper les cours, surtout les classes de terminale», précise- t-il.
Enfin, concernant les piétinements des textes et certains articles et autres lois de la République, le DE a exhibé des correspondances transmises à l’Inspection du travail qu’il avait saisie sur certains points notamment ceux relatifs à ses relations avec les syndicats. A l’instar des AG électives et le renouvellement des sections syndicales, qui sont soumises à des autorisations préalables de la part du directeur de l’établissement scolaire, et qui doivent se tenir en dehors des heures de travail. Chose à laquelle «le Cnapeste refuse de se soumettre en imposant des AG pendant les jours et les heures ouvrables».
Cela étant, alors que chacun campe sur ses positions et se dit victime de l’autre, le DE rappelle que «son travail consiste à mettre à l'aise l’enseignant, à ne pas le priver de son salaire ni de sa prime de rendement, à gérer tous les problèmes en installant une relation directe entre l’enseignant où qu’il soit et la DE qui peut être joignable via des courriers, la page Facebook, ou par une correspondance à adresser directement à la DE où un bureau de traitement de ces requêtes est installé et veille à la prise en charge de tous les problèmes des enseignants et des travailleurs du secteur».
Enfin, le DE rappelle que plus de 3000 postes de pré-emploi au niveau de la Direction de l'éducation de Bouira sont concernés par l’intégration et que les équipes s’y attellent pour mettre à jour la situation de chacun d’entre eux, tant en ce qui concerne son poste, ses échelons et le salaire qu’il doit dorénavant percevoir.
Y. Y.

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