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Rubrique Régions

El Tarf Les investisseurs déçus

Les investisseurs de la wilaya d’El Tarf qui sont confrontés à plusieurs problèmes inextricables sont déçus par la visite du ministre de l’industrie et des mines et pour cause M. Youcef Yousfi qui a inspecté plusieurs projets industriels n’a pas pris de décisions importantes allant dans le sens d’une levée définitive des contraintes dont font face lesdits investisseurs.
Entamant son périple, jeudi dernier, par l’inspection du barrage de Mexa, situé dans la commune de Bougous, le ministre déclarera que «les hautes autorités du pays ont pris la décision d’entamer, incessamment, la réalisation d’un grand projet de transfert d’eau de la wilaya d’El Tarf vers la commune d’Oued Kebrit dans la wilaya de Souk Ahras.
Il s’agit de plusieurs projets relevant de l’exploitation du phosphate de la wilaya de Tébessa (gisement de Blad el-Hadba) dont entre autres l’extension du port d’Annaba, et la réalisation d’un complexe industriel pour la production d’acides phosphorique et sulfurique à Oued Kebrit dans la wilaya de Souk Ahras et enfin une unité d’engrais phosphatés et azotés à Hjar Essoud dans la wilaya de Skikda.
Le but de ce mégaprojet est de répondre à la demande national en engrais et se diriger par la suite à l’exportation. C’est un mégaprojet de 1 500 milliards de DA qui permettra au pays de devenir un acteur incontournable des engrais dans le monde».
Par ailleurs, lors d’un point de presse tenu au siège de la wilaya, le ministre fera une longue présentation de son secteur indiquant que le pays se dirige inexorablement vers la diversification de son économie et surtout vers l’exportation d’une multitude de produits dont en particulier et comme première étape le ciment et les produits électroniques et électroménagers.
Interrogé par le soir d’Algérie sur un hypothétique amendement de la règle 51/49 pour ce qui est de l’investissement étranger, suite à sa dernière déclaration sur le fait que ladite règle n’est pas le saint coran, le ministre a montré une certaine gêne et surtout une nervosité perceptible et incompréhensible.
«Cette règle est dans l’intérêt de notre pays, actuellement. Dans le cas où elle ne le serait pas, nous la changerons», a-t-il répondu sèchement.
Cependant, lors de sa rencontre avec les investisseurs locaux au niveau de la grande salle de réunion du siège de wilaya, le ministre martèlera, tel un leitmotiv, que «dans un pays en guerre, aucun investisseur n’ira. Cela fait 20 ans que nous sommes en paix et en sécurité. Nos voisins ont beaucoup de problèmes sécuritaires et des pays en difficulté, nous ont sollicités pour s’incruster directement dans leurs affaires, mais le président a refusé toute ingérence.
L’Algérie a résisté à toutes les crises grâce au fonds de régulation des recettes et ce, pour ne pas arrêter son développement» et ajoutera chiffres à l’appui pour mieux étayer son approche que «l’Andi (agence nationale de développement des investissements) a enregistré 55 000 projets pour un coût de 7 000 milliards de dinars dont 9 000 projets en industrie pour un coût de 4 600 milliards de DA.
Nous avons produit 6 millions de tonnes de ciment en 2015. Avec les projets en cours de réalisation, nous avons exporté 1 million de tonnes de ciment et nous comptons en exporter pour l’année 2019, 2 millions de tonnes.
Il faut savoir, également que nous exportons du rond à béton aux États-Unis. Nous tablons sur la production de 6 millions de tonnes en 2019, sachant que 10 usines sont en cours de réalisation. Les besoins nationaux futurs se situent entre 8 et 10 millions de tonnes, le surplus de la production totale qui avoisinera les 16 millions de tonnes sera exporté.
Pour le textile, c’est un complexe de 10 usines pour 25 mille emplois directs dont la production à 60% sera exportée. Certes, nous avons encore besoin des hydrocarbures afin d’accélérer le développement économique du pays. De ce fait, le gisement de fer de Ghar Jbilet sera exploité. De même pour le manganèse de Béchar etc.»
Prenant la parole, le directeur général de l’Andi, M. Mansouri a révélé que la wilaya d’El Tarf durant la période 2002-2018 a enregistré 682 projets dont 562 ont été réalisés dont 10 étrangers et ce, pour un coût de 187 milliards de DA, permettant la création de 4 747 emplois directs.
Pour sa part, le wali d’El Tarf, Mr Belkateb Mohamed a mis l’accent sur «une révision du prix du mètre carré au niveau des zones industrielles et sur le programme spécial pour les wilayas frontalières».
Cependant, il est judicieux de savoir que les explications fournies au ministre lors de son inspection de la zone industrielle de Matroha sise dans la commune d’El Tarf de 70 ha que l’amenée de l’électricité reste le talon d’Achille de cette zone qui dispose de 105 lots.
«La zone a bénéficié de 150 milliards pour son aménagement mais elle ne dispose pas d’électricité.
La zone a besoin d’un poste de 220/60 en deux lignes et de deux postes 60/30. Ce sont des lignes électriques d’une longueur de 98 km pour un montant de 800 milliards de centimes», a-t-on fait savoir.
Signalons que le ministre a inspecté dans l’après-midi de la même journée, la Sarl briqueterie El Amel dans la commune de Bouteldja, la Sarl Biocare dans la commune de Ben M’hidi, la Sarl Onyx dans la commune de Zérizer et enfin la Sarl Galvatube dans la commune d’Echatt.
Daoud Allam

 

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