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Rubrique Régions

BOUMERDÈS Passer d’une petite foire communale d’huile d’olive et d’olives à une foire nationale

La Chambre agricole de la wilaya de Boumerdès a organisé, du 15 au 17 de ce mois, la 6e édition de la Foire nationale de l’huile et de l’olive.
Pour les citoyens d’Aït-Amrane, région oléicole par excellence, où se tient chaque année cette activité dédiée à l’oléiculture, celle de 2018 est la 11e édition. Selon Kamel Benhaddadi, porte-parole de la Chambre agricole de Boumerdès, en plus des fellahs et producteurs de Boumerdès, d’autres sont venus des wilayas de Béjaïa, Sétif, Bouira, Tizi-Ouzou, Aïn-Defla pour installer une quarantaine de stands exposant particulièrement de l’huile, des olives et d’autres produits du terroir.
On a également noté la présence de quelques instances économiques d’Etat qui accompagnent le secteur agricole comme la CRMA (Caisse régionale de mutuelle agricole) et la Badr. Au troisième jour (samedi), les visiteurs n’étaient pas nombreux. Quant aux ventes d’huile (700 à 750 dinars le litre), elles n’ont pas été des plus florissantes pour les participants.
A la longue, ils vont se lasser s’ils payent des frais sans retour sur investissement. Cette année, cette activité n’a pas eu, en effet, le succès escompté. Les dissensions entre la Chambre agricole et la DAS (Directrice des services agricoles) en sont probablement la raison. Aux dires de Benhaddadi, la DAS n’a pas mis les pieds à la Maison de jeunes d’Aït-Amrane où s’est déroulée cette foire, ne serait-ce que pour l’inauguration qui s’est effectuée sans la présence du wali, en congé de maladie, ni de celle du secrétaire général de la wilaya. Bref, cette foire, née il y a quelques années à l’initiative des citoyens d’Aït-Amrane et de Adjout, l’ex-maire de la localité, est arrivée à la croisée des chemins. Soit les autorités locales et régionales élaborent un sérieux cahier des charges pour en faire une activité politique (un point de repère de la filière), économique, commerciale et un lieu d’échange de connaissances et d’expérience, soit c’est la disparition comme l’a été, malheureusement, le Salon national des produits maraîchers et comme le sera, sans doute, la fête du raisin de table dont la wilaya se targue d’alimenter 40% de besoins du marché national. Par ailleurs, une wilaya qui a des ambitions dans l’agriculture, l’agroalimentaire, la pêche et le tourisme et qui n’a pas une activité pour glorifier ses ambitions cela ne fait pas sérieux.

Changer de statut ou disparaître
Plusieurs paramètres plaident pour la réforme de cette foire afin d’en faire une réelle activité de dimension nationale. Encore faudrait-il que cette ambition soit portée par des responsables qui aient une vision sur le long terme de la filière oléicole, laquelle pourrait devenir à moyen terme exportatrice. Premier atout, la wilaya de Boumerdès est située pile au centre du pays. L’ex-Rocher Noir est, en effet, entouré par les wilayas de Béjaïa, Sétif, Bordj-Bou-Arréridj, Tizi-Ouzou, Bouira, Médéa, Blida, Aïn-Defla, Chlef, grande zone où l’oléiculture fait partie des traditions millénaires et qui constitue une surface de production. Au-delà de cet immense espace de production, une foire bien organisée ayant une portée économique aura forcément un impact positif sur d’autres zones de production à l’ouest, à l’est et au sud qui commencent à s’investir dans cette filière. Il y a lieu de noter qu’aucune exposition importante n’est visible dans le pays pour ce qui concerne l’oléiculture, laquelle, en pleine croissance, a besoin de faire périodiquement le point. Pour sa réussite, il est fondamentalement nécessaire de donner un caractère économique, commercial et scientifique. Un producteur aura la possibilité, comme le faisaient ses aïeux, d’écouler sa récolte et acquérir des intrants pour augmenter sa production. Un exposant qui ne tire aucun dividende à court ou moyen terme ne sera pas intéressé. C’est aussi valable pour une collectivité territoriale ou un investisseur dans l’évènementiel. Une foire est également un espace de débats et d’échange d’informations et d’expériences. Une foire, c’est aussi le côté pédagogique qui aura le pouvoir d’éduquer le consommateur afin de l’aider à sortir de la consommation de l’huile traditionnelle pour adopter la consommation de l’huile répondant aux standards mondiaux. Ce qui obligera le producteur à s’adapter à son tour pour produire une huile aux normes internationales. C’est à partir de cet acquis qu’on parlera de marché international. L’initiative des citoyens et des autorités d’Aït-Amrane est louable, mais la question qui se pose est la suivante : est-ce que les conditions d’un nouveau cahier des charges sont à la portée de cette municipalité ?
Abachi L. 

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