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Jijel Sit-in du personnel devant la maternité de l’hôpital Mohamed-Seddik-Benyahia

Les travailleurs de la maternité de l’hôpital Mohamed-Seddik-Benyahia de Jijel ont tenu hier mercredi un sit-in de protestation devant l’administration de l’hôpital pour contester leurs conditions de travail qu’ils jugent déplorables.
Les paramédicaux et les sages-femmes s’insurgent contre le déficit des moyens humains et matériels dont souffre leur établissement fortement sollicité. Les travailleurs affirment qu’en dépit du récent recrutement de 6 gynécologues obstétriciens, ladite maternité souffre du déficit en personnel et ne dispose que de deux tables d’accouchement alors qu’elle enregistre une moyenne de 40 accouchements lors de chaque garde assurée par deux accoucheuses seulement.
Selon eux, face à cette situation pour le moins déplorable, des femmes sont contraintes d'être à deux dans un même lit.
Les sages-femmes ont interpellé la direction de l’hôpital pour l’amélioration des conditions de travail au sein de cette structure sanitaire, le renforcement du personnel, l’acquisition du matériel médical .Il convient de souligner que ladite maternité a fait l’objet récemment de travaux de réhabilitation pour un montant de 570 millions de dinars. 
Omar, habitant Taher dont la femme a mis au monde récemment une fille, raconte son calvaire «j’ai conduit ma femme enceinte à l’hôpital Saïd-Mejdoub pour accoucher mais une fois sur place, une praticienne m’a remis une lettre d’orientation vers la maternité de Jijel, faute d’un chirurgien de garde en cas de complication et du recours à une césarienne». 
Face au laxisme des uns et des autres , notre interlocuteur, fonctionnaire dans une administration publique, était contraint d'emprunter de l’argent auprès de ses proches pour que sa femme puisse accoucher par césarienne chez un privé en payant la somme de 9 millions de centimes.
A signaler que les maternités de  trois hôpitaux de Jijel, Taher et El-Milia connaissent une forte pression et ont du mal à répondre à la forte demande dans une wilaya qui a enregistré 15 524 naissances durant l’année écoulée, soit une moyenne de 42 nouveaux-nés par jour, dont 3 340 par césarienne soit un taux de 22%, a-t-on appris auprès de la Direction de la santé et de la population de la wilaya. Abdelghani, la trentaine entamée, père de famille, nous a confié que faute de gynécologues à l’hôpital de Taher, il était contraint d'accompagner sa femme à l’hôpital Mohamed-Seddik-Benyahia. 
L’accouchement au niveau des trois hôpitaux est un véritable enfer, notamment pour les cas compliqués qui nécessitent des césariennes. «Il faut avoir des connaissances, pour ne pas dire autre chose, pour pouvoir décrocher un rendez-vous pour ta femme afin qu’elle accouche à l’hôpital», a pesté un homme, la quarantaine environ, rencontré dans une clinique privée à Taher. 
«J’ai décidé de ne plus avoir d’enfants après ce que j’ai vu de mes propres yeux à l’hôpital de Taher», nous a affirmé Youcef sur un air catégorique.
Bouhali Mohammed Cherif

 

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