Les déclarations du wali d’El-Tarf, lors d’un point de presse tenu, dernièrement, relatif à la situation générale qui prévaut dans plusieurs secteurs d’activité, sont effarantes et donnent froid dans le dos, surtout celles liées à l’investissement.
Le chef de l’exécutif n’y est pas allé par quatre chemins pour marteler : « Mes services sont en train d’assainir le dossier de l’investissement dans la wilaya, sachant que nous sommes dans l’attente des nouveaux textes d’application inhérents à ce volet. Pour rappel, nous avons récupéré 6 terrains pour un total de 9 hectares et 7 personnes se sont désistées de leurs projets pour un total de terrains évalués à 16 ha. Pour ce qui est de la ZI (zone industrielle) de Matroha, sise dans la commune d’El-Tarf, les travaux d’aménagement ont atteint un taux de réalisation de 70%. Pour le secteur agricole, nous tablons sur l’électrification de 286 exploitations .»
Le wali révélera, cependant, que ses services compétents « ont délivré 200 permis de construire pour un total de 241 projets inscrits. Malheureusement, sur les 200 projets, seuls 26 sont en cours de réalisation ou entrés en production. Pour l’année 2020, nous avons reçu 35 dossiers et 222 sont en instance dont 142 sont, potentiellement, aptes à être étudiés ».
Par ailleurs, le côté sombre et les dessous de ce fiasco monumental n’ont pas été abordés par l’actuel wali. Son prédécesseur, et c’est un secret de Polichinelle, a octroyé à tour de bras, durant les quatre années de son règne, des concessions et ce, avec la complicité des élus de l’APW. Une fois acquis, les investisseurs-affairistes avaient l’espoir de revendre les terrains sous forme de lotissements.
La loi sur le Calpiref octroyait aux walis des pouvoirs faramineux, malheureusement, les responsables d’alors ont usé et abusé des dispositions dudit texte. D’aucuns estiment, à juste titre, que les pouvoirs publics, et la justice en premier lieu, se doivent, dans le dessein de lutter contre la corruption et la dilapidation des deniers publics, d’ouvrir le dossier de l’investissement dans cette wilaya.
Beaucoup de responsables de haut rang ont amassé des fortunes faramineuses grâce à ce subterfuge et les prêts bancaires qui en découlent.
Daoud Allam
