La Direction du commerce s’active sur plusieurs fronts, et ce, depuis le 12 du mois en cours, date qui correspond au lancement de la campagne de lutte contre le gaspillage alimentaire, contre la fraude sous toutes ses formes et pour le respect des règles d’hygiène alimentaire.
Ladite date correspond également à l’ouverture de trois marchés de proximité appelés communément «Errahma», à Mila, Chelghoum-Laïd et Zeghaïa avec pour objectif de stabiliser, un tant soit peu, les prix des produits alimentaires largement demandés par les consommateurs durant ce mois sacré du Ramadhan.
Affiches, dépliants, émissions radiophoniques, tournées dans les marchés et même les tribunes des mosquées en ce premier vendredi du Ramadhan ont été exploitées, tous les moyens sont bons pour se faire entendre et toucher le maximum de citoyens, avec une nouveauté tout de même à Mila, lorsque l’imam de la mosquée Abdelhamid-Ben Badis, à la cité Bensalah, a choisi de donner carrément la parole, juste avant le prêche du vendredi, au représentant des services du commerce de la wilaya, en l’occurrence monsieur Bida Djamel, afin de disserter sur le sujet et qui mieux que le responsable de la protection des consommateurs et de la répression de la fraude pour le faire ?
Cette campagne, inaugurée la veille du Ramadhan, va durer, selon ledit responsable, jusqu’à la fin de la saison estivale, une période (fêtes de mariage et autres rassemblements) propice à toutes sortes de gaspillage mais aussi de risques d’intoxications alimentaires.
Pour rappel, le gaspillage alimentaire est défini comme étant toute nourriture destinée à la consommation humaine qui, à une étape de la chaîne alimentaire, est perdue, jetée ou dégradée.
Dans le monde, le tiers des aliments destinés à la consommation humaine est gaspillé. En chiffres, cela donne quelque chose comme 1,3 milliard de tonnes de nourriture perdue ou gaspillée par an, c’est énorme et c’est préjudiciable pour l’humanité entière, non seulement sur le plan économique (dilapidation des ressources) mais également éthique, sécuritaire et environnemental. En Algérie, un pays qui ne dispose pas d’une culture de consommation proprement dite, le mode de consommation frénétique et boulimique qui s’est installé progressivement dans la société apporte avec lui des effets pervers.
En plus de la fluctuation des prix, le dérèglement et l’instabilité du marché, la consommation alimentaire excessive des ménages a fait apparaître un nouveau phénomène, inconnu par le passé, «le gaspillage». Ce fléau prend des proportions alarmantes, surtout à l’approche et pendant le mois de Ramadhan et durant la saison estivale.
Selon l’Union nationale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), le coût du gaspillage alimentaire dépasserait les 500 milliards de centimes par an. Dans le détail, ce sont des dizaines de millions de quintaux de produits alimentaires, des centaines de millions de baguettes de pain, des dizaines de millions de litres de lait, pour ne citer que ces matières de première nécessité ! Face à cette nouvelle donne, une véritable mobilisation qui doit inclure tous les intervenants dans la chaîne alimentaire est de mise d’où cette campagne, initiée par le ministère du Commerce, et qui a pour objectif, non seulement de lutter contre le gaspillage mais, également, la sensibilisation du consommateur à une alimentation rationnelle, saine et modérée.
A. M’haïmoud
