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Rubrique Régions

Aquaculture à Boumerdès Un potentiel en stagnation, faute de crédits bancaires

En dépit d’un important potentiel – un rivage de plus de 100 km, relativement préservé au plan environnemental, et d’importants espaces pouvant accueillir la logistique de l’activité aquacole, l’investissement dans cette filière peine à démarrer dans la région de Boumerdès.
En fait ce qui est attendu de cette filière, c’est un démarrage massif d’autant plus que la demande est forte et le marché prometteur. Le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de la wilaya, Cherif Kadri, avance une production de 15 000 tonnes/an à l’horizon 2025. A l’heure actuelle, il n’existe aucune ferme en production en mer.
Par ailleurs, la wilaya, qui est en possession de 530 embarcations tous types confondus, ne capture en haute mer, selon Kadri, que 8 000 tonnes/an, en grande partie de la sardine.
C’est un chiffre trop optimiste. 23 000 tonnes de produits halieutiques par an est-ce suffisant pour mettre à la disposition d’une population, qui dépassera en 2025 largement le million, une petite quantité d’oméga 3, nécessaires à la bonne santé de l’humain et contribuer à approvisionner les wilayas limitrophes ? Première constatation qui saute aux yeux : alors que la filière aquacole est exigeante en capitaux, les banques ou plus exactement la BADR (Banque algérienne de développement rural), qui détient quasiment le monopole sur le financement de l’aquaculture, reste trop prudente en matière d’octroi de crédit.
Nous avons eu à traiter en 2017 ce problème. Beaucoup de projets maturés, mais bloqués faute de financements. Rien n’a changé depuis. A l’époque, Oumellal Youcef, un fellah connu dans la région pour son apport en innovations dans l’agriculture, a, en effet, introduit au pays le système pergola dans la production viticole. Il est l’un des premiers à avoir planté en Algérie le raisin RedGlobet. Il travaille actuellement avec des partenaires français, sur un concept de stockage de longue durée — plus de 6 mois – du raisin en vue de son exportation hors saison.
Il avait pour projet de créer une ferme de 8 cages d’élevage pour dorades et loups de mer pour une production de 800 tonnes. Il avait donc formulé une demande de crédit auprès de la BADR. Dix-huit mois après, il reçoit une réponse défavorable. Entre-temps, las d’attendre , il a pris le risque de lancer son projet sans l’aide de personne avec l’acquisition de quatre cages sur les huit prévues dans le projet initial.
Pour ce faire, il a vendu des biens, fait des emprunts chez ses amis pour importer les quatre cages. Depuis dimanche, il a commencé l’installation, en mer, au large de Zemmouri-el-Bahri.« Je vais lancer l’élevage de la dorade dès le printemps prochain.» Le problème, c’est qu’il ne peut pas lancer l’engraissement des poissons –350 000 alevins — s’il n’obtient pas de crédit d’exploitation.
Et pour cause, cela coûte des milliards car les alevins et leurs aliments sont importés et les frais d’entretien quotidien en mer nécessitent de grosses dépenses. Il faut signaler que les autorités locales ne lui ont pas rendu la tâche plus difficile.
« Dès qu’il mettra ces cages en mer, c’est la condition pour tout le monde, il aura son terrain dans la zone d’activité aquacole de Zemmouri, pour installer ses services annexes. » C’est ce que nous a affirmé le directeur de la pêche et des ressources halieutiques de Boumerdès.
Abachi L.

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