Quels sont les taux de cotisation à la retraite (employé plus employeur) en pourcentage du salaire mensuel moyen en Nouvelle-Zélande, aux Pays-Bas, en Allemagne et en France ? La réponse est effarante : respectivement 6%, 12%, 18% et… 27%.
En Algérie, ce taux avoisine les 18%. Comment peut-on en arriver à des écarts de plus de un à quatre sur ce qui est la plus grosse dépense d’un pays ? En regardant ce que font les autres nations, on comprend tout de suite, car c’est très simple.
Premier facteur, la technologie : répartition ou capitalisation. La capitalisation fait peur à ceux qui ne connaissent pas la Bourse : ses partisans trouvent que c’est dommage, car pour eux elle fait fructifier les économies. En France par exemple – l’Algérie s’inspire de sa législation –, depuis 1983 (date de la retraite à 60 ans), la Bourse française a été multipliée par 8 et le Dow Jones par 14. La capitalisation coûte beaucoup moins cher que la répartition, puisqu’elle s’appuie sur la croissance de la Bourse : c’est à vérifier, d’autant plus que les risques de la capitalisation sont énormes.
La capitalisation menace la répartition
La Nouvelle-Zélande est 100% capitalisation, l’Algérie est — pour le moment — totalement répartition, la France 100 % répartition ; Pays-Bas et Allemagne mixent les deux. Deuxième facteur : la durée du travail (mesure plus pertinente que l’âge de départ à la retraite).
La Nouvelle-Zélande est championne, avec une durée de plus de 40 ans, comme la Suède ; la France est à l’autre bout de l’échelle avec 35 ans ; les Pays-Bas sont à 40 ans, l’Allemagne à 38, l’Algérie à 32. Pour le mix entre répartition et capitalisation, comme pour la durée de travail : la France et la Nouvelle-Zélande sont aux antipodes.
Résultat, les dépenses de retraite représentent 6% du PIB en Nouvelle-Zélande et 13% en France. La différence c’est, pour la France, 160 milliards d’euros, un chiffre intenable sur la durée.
La Bourse fait peur aux Français : les partisans de la capitalisation estiment qu’ils ne s’en tireront qu’en retardant l’âge de départ, ce qui a déjà commencé en Algérie avec le départ volontaire à 65 ans institué par la loi du 31 décembre 2016 relative à la retraite.
LSR