Placeholder

Rubrique Retraite

Libre débat «Pourquoi les retraités doivent-ils supporter les conséquences désastreuses des résultats d’une gestion défaillante d’exécutifs nommés par l’Etat même ?» (1re partie)

Un retraité, fidèle lecteur et contributeur du «Soir retraite», vient de nous adresser un «Libre débat»  où il fait part, avec moult arguments et exemples à l’appui, de son indignation et de sa colère sur tout ce qui a trait aux injustices sociales et aux difficultés que subissent une majorité de retraités. Nous publions ci-dessous la 1re partie de sa contribution.

D’abord, je tiens à saluer très cordialement toute l’équipe du Soir d’Algérie et particulièrement celle chargée de la rubrique «Le Soir retraite» pour les efforts qu’elle fournit en faveur des retraités, à leur tête Djillali Hadjadj, LSC et ceux qui les assistent  que Dieu les bénisse tous, ensuite, je les prie de bien vouloir réserver une place à cet envoi dans la rubrique, seule fenêtre ouverte aux retraités afin d’exprimer leurs mal-vie et ras-le-bol, même si les décideurs sont sourds puisque le pétrole ne répond plus  à leur espérance. Je suis un ex-fonctionnaire, ayant accompli une carrière de 39 années de bons et loyaux services, durant lesquelles j’ai exercé la fonction pour laquelle j’ai été recruté, puis d’autres : sous-directeur administratif et financier, directeur, inspecteur et enfin directeur de wilaya, en retraite légale, sur ma demande, depuis 2003, avec une pension initiale minable de 28 000 DA, malgré le grade, avec une sortie par un vasistas comme un malfrat devenu indésirable ; par contre, les versus (contraires) sortent avec des remerciements et repris sous contrat avec un salaire appréciable pour compléter leur pension, déjà confortable. Voilà, car ces gens ont des accointances avec les responsables hypothétiques qui les récompensent pour leurs caractères et comportements serviles.  
Aujourd’hui, la pension de sortie pour le même fonctionnaire est, je pense, supérieure à 100 000 DA, tant pis pour les anciens.  Pour ne rappeler que l’injustice accomplie par les précédents Exécutifs envers le retraités,  je me souviens d’un article paru dans l’édition n°7086 du Soir d’Algérie du 27 janvier 2014, dans lequel on pouvait lire : «Une autorité administrative, dans l’exercice de son pouvoir discrétionnaire, doit poursuivre, uniquement, les objectifs pour lesquels le pouvoir lui a été confié ; faire preuve d’objectivité, d’impartialité, d’absence de préjugés et ne tenir compte que des facteurs pertinents relevant du cas d’espèce ; observer le principe d’égalité  devant la loi en évitant une discrimination injuste ; maintenir un équilibre entre les objectifs d’une décision et l’impact potentiel négatif qu’elle peut avoir sur les droits, les libertés  ou les intérêts d’une personne ; prendre les décisions dans un délai raisonnable en considérant l’ensemble des enjeux ; appliquer les principes administratifs généraux de façon cohérente et sans exception, tout en tenant compte des circonstances particulières de chaque cas.» Fin de citation.  Nos gouvernants s’en passent de ces bons principes directeurs du droit administratif.  Il est malheureux pour nous de rappeler, en 2020, des principes dont les autres parlaient en 1993. 
La chaîne continue, avez-vous entendu un seul des candidats à l’élection présidentielle ou législative prononcer un mot d’espoir en faveur de ces retraités, relégués et sinistrés, pourtant ils sont la majorité absolue des votants. S’agit-il d’omission ? De gré ? D’absence de doigté ? De savoir-faire politique ? Ou par mépris envers cette partie du peuple ? 

«Déni réel des droits constitutionnels»
L’effet produit n’a été que négatif, car le désagréable, à tout égard, n’est vécu que par eux et les citoyens démunis non salariés. Où faut-il aller se plaindre ou poser les problèmes, c’est la raison qui motive le peu de confiance et vilipende l’autorité exécutive, en réponse à son mépris et les souffrances perpétuelles. Ce qui pousse le citoyen à haïr tout ce qui est au-dessus et à chercher une sortie même au risque de sa propre vie. 
La négligence ou l’abandon de cette couche de la population qui a travaillé, dur comme fer, infatigable, sans jamais solliciter de contrepartie, c’était le grand djihad, la reconstruction, le développement de tout ce qui représentait l’Algérie. Le défi relevé, tout a été remis à l’Exécutif d’il y a plus de 20 ans, sur un plateau en or pas en argent, dont les membres promus, surtout  par la grâce de ces retraités, ayant  toujours servi  à relever le taux de participation aux élections, alors que c’est eux qui sont les plus méprisés, considérés comme une charge inutile pour l’Etat, pourtant, ils en sont les constructeurs. 
Un tel comportement de ces dirigeants démontre le déni réel des droits constitutionnels et au lieu  d’être judicieux, défendre les acquis et améliorer les conditions de vie et enfin protéger ces couches  défavorisées, mais que dire lorsque : 
- mon fils qui a, légalement, le droit, on le prive de ce droit ;
- celui qui n’a pas, légalement, le droit, on lui ouvre ce droit ;
- je ne connais aucun «bien-placé», on me ferme toutes les portes ;
- que l’incapable se substitue au compétent ;
- les éléments incompétents bénéficient de privilèges au détriment des plus méritants ; 
- l’analphabète gagne sa vie et l’universitaire chôme ;
- le bras cassé au travail perçoit la même prime sinon meilleure que le bosseur ;
- les meilleurs éléments sont affectés dans les coins les plus reculés du pays, par contre les privilégiés dans les grandes villes où  ils peuvent suivre des études universitaires en capacitaires ;
- ceux qui parlent peu, ou pas du tout, mais font beaucoup sont mal appréciés ;
- ceux qui parlent beaucoup, mais ne font rien pour marquer leur passage sont très appréciés ;
 - ceux qui accaparent le travail des autres bénéficient de tous les avantages ;
 - ceux qui ont payé de leur vie ou santé  pour avoir servi le pays sont oubliés ou non désirés ;
- ceux qui font pour l’amélioration des performances, leurs travaux sont considérés inutiles.
Certains retraités, qui ont réalisé des travaux et laissé des traces de leur passage dans leurs  services, ont été invités à déposer le dossier de mise à la retraite à 60 ans sonnants, souvent, avec des mises en demeure répétées,  leurs chefs étaient pressés de s’en débarrasser, oui, gênés par leur présence traduisant la compétence et l’expérience, ce qui les complexait. Ces dirigeants peuvent être  considérés issaba aussi.  

Discrimination dans les recrutements
Vu ce qui précède, je suppose qu’au sens large du terme el îssaba signifie une bande de personnes organisées, hiérarchisées, disciplinées et très discrètes, telle une pieuvre affamée avec ses longs bras (appendices) dotés de super-ventouses d’une force titanesque pour s’accrocher et paralyser ses proies qui sont le pays et le peuple. 
La îssaba algérienne comprend deux phalanges : la première est économique nationale, constituée d’énarques, ou autres, tenants du pouvoir, d’oligarques donnant et recevant simultanément (ched-med) et d’universitaires affamés, sans foi ni loi, sa devise : rafler tout ce qui est biens matériels et financiers. La seconde est administrative (étage inférieur), constituée de responsables malhonnêtes, avides d’autorité et surtout friands d’avantages en nature et autres privilèges, jouant, toujours, à gagnant-gagnant, en imposant une exigence absolue sur injonction complice de leur  hiérarchie, en particulier dans les recrutements aux emplois publics. Je ne citerai que le cas  des recrutements, parce que des enfants de retraités ou de simples citoyens démunis sont les seules victimes. En effet, à chaque concours, ceux d’en haut harcèlent les chefs des centres d’examens et  d’organismes bénéficiaires de postes budgétaires, au profit  de leurs candidats protégés pas comme les autres, ils négocient même  les contrats de travail pour un poste important ou une affectation au Sud. Les activités de ceux de l’étage inférieur diffèrent, eux exécutent les injonctions reçues pour préserver leurs propres places, outre, ils grignotent des avantages, sous diverses formes, auprès des fournisseurs ou entrepreneurs en relation d’affaires avec eux. Comme un évènement fâcheux n’est pas exclu dans la vie, certains locataires d’en haut sont entre les deux plateaux de la balance et logés à El-Harrach et Blida, pour l’instant, ceux d’en bas, contaminés et touchés par l’hérédité, continuent leur diktat, en attendant leur tour. 
En pratique, les choses se passent comme ça : entre l’ouverture du concours et son déroulement, tout se prépare, se négocie, les accords sont conclus, peu sont convenus entre eux, pour chaque concours, parfois même avec la bénédiction de l’Inspection de la Fonction publique de wilaya. 
De son côté, le chef du centre d’examen apprête, par des consignes strictes, certains surveillants dociles et gourmands de donnant-donnant. Chacun vous dira,  «on m’a appelé d’en haut pour…»  Une fois l’écrit terminé, le chef de centre s’enferme dans son bureau pour codifier les copies, tout en notant les codes des concernés par les interventions pour communication et les copies correspondantes sont classées dans le paquet du correcteur visé et le tour est joué.

à propos de la prochaine revalorisation annuelle des pensions de retraite
Comme d’autres candidats ont rendu un meilleur travail, à défaut de les noter sévèrement à l’écrit, ils seront, carrément, sacqués à l’oral. La finalité à retenir : tout le branle-bas du concours a été organisé avec ce qu’il implique et servi à détourner l’attention des crédules et empêcher que les malheureux candidats non admis ne réclament quoi que ce soit ou n’entament des procédures devant les tribunaux administratifs, ce qui est leur droit. Alors que le statut général de la Fonction publique précise, clairement, que le recrutement des fonctionnaires est soumis au principe de l’égal accès aux emplois publics. Ces fonctionnaires ont des garanties et des obligations. A l’inverse des actifs, dont beaucoup d’enfants héritent d’une place de travail à la sortie en retraite du père, les enfants de retraités subissent ces injustices en prolongement de leurs papas qui crient, à qui veut les entendre, même de l’étranger. Ici, tous les décideurs sont sourds à leurs doléances relatives :
 1)- Suppression de l’IRG  pour les pensions de moins de 80 000 DA, l’imposition est effectuée à tort du fait qu’ils ont payé leur ITS durant l’exercice de leurs activités, la retraite est une pension non un salaire ; 
2)- La majoration pour conjoint à charge est inférieure à l’allocation de vieillesse attribuée par les APC. Est-ce juste ? 
3)- La majoration de janvier 2012 n’est pas incluse dans le calcul de la revalorisation du 1er mai de chaque année.
4)- Règlementairement, il appartient au Conseil d’administration de la CNR d’arrêter le taux de la revalorisation annuelle, de quel droit M. le ministre du Travail et de la Sécurité sociale décide-t-il de réduire le taux proposé par le CA ?
5)- Pourquoi les retraités sont-ils exclus du droit de bénéfice des œuvres sociales conformément aux dispositions de l’article 4 du décret n°82.179 du 15 mai 1982, fixant le contenu et le mode de financement des œuvres sociales, qui stipule que les travailleurs et les retraités ainsi que les familles qui sont à leur charge sont bénéficiaires ; les familles des travailleurs décédés  continuent de bénéficier des mêmes avantages? 
En tant que retraité lésé au même titre que tous les retraités, dont la pension est inférieure à 80 000 DA, je fais appel à Monsieur le président de la République et à sa nouvelle équipe pour assurer une protection digne et respectable à cette catégorie vulnérable, afin de rétablir les droits pour de meilleures conditions de vie, ce sont des personnes dont la majorité sont malades et nécessiteuses, qui par fierté s’interdisent de tendre la main et prient Dieu l’Eternel de les aider, car, sur cette terre, l’usage a toujours démontré que les richesses du pays ne les concernent pas. Chaque fois qu’il a été question d’un avantage à attribuer aux retraités, les décideurs mettent   en avant l’incidence financière arrêtée en milliards, sans jamais reconnaître que ce sont les pensions faramineuses des plus de 100 000 DA (hauts cadres)  qui grèvent le budget de l’état, non les pensions considérées moyennes  du SNMG à 80 000 DA. (Personnellement, ma pension est très inférieure à ce seuil. Le calcul doit se faire sur la base de la formule suivante : (pension brute – IRG – majoration pour conjoint à charge) avec inclusion de la revalorisation de 2012. Sinon, ce ne sera qu’une aumône, un mépris.
Ah ! si honnêteté il y a, l’honnête est décrit en tant que personne juste, véridique, dénué de tromperie, ne ment pas, ne triche pas et ne vole pas. Ceci inclus aussi la manipulation ou les fausses déclarations faites avec  l’intention de leurrer. L’honnêteté est, bien plus que la vérité, elle comprend une intention pure, c’est pourquoi le dictionnaire affirme que l’honnêteté est authentique, franche et ouverte, ce qui signifie transparente. 
L’honnêteté est, aussi, la valeur fondamentale du caractère de la personne. C’est en fait la vertu qui stabilise et gouverne notre âme. Elle est sa propre défense. Nous ne pouvons séparer la vérité de l’honnêteté, surtout en Islam.
Ammari Ali, 
Retraité, El-Affroun, wilaya de Blida

Placeholder

Multimédia

Plus

Les + populaires de la semaine

(*) Période 7 derniers jours

  1. Air Algérie annonce la suspension de ses vols à destination de la Jordanie et du Liban

  2. Trafic de drogue Un réseau tombe à Oran

  3. Sfisef (Sidi-Bel-Abbès) Lumière sur l’assassinat des 3 taxieurs retrouvés enterrés dans une ferme

  4. KFC Algérie ferme deux jours après son ouverture

  5. CNR Les retraités appelés à utiliser la technique de reconnaissance faciale via "Takaoudi"

  6. Justice Trois individus placés en détention pour passation de marché suspect entre «Mobilis » et un consortium algéro-étranger

Placeholder