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Rubrique Retraite

Libre débat Quelle décadence !

Un lecteur fidèle du Soir d’Algérie, M. Ammari Ali, retraité, d’El-Affroun, dans la wilaya de Aïn Defla, réagit aux déclarations du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, relatives à un débat sur la situation catastrophique de la CNR.

Dans l’édition, n°8715 du 14 mai 2019 du Soir d’Algérie, LSR parle du déficit financier de la CNR et informe les retraités que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité Sociale a fait état du lancement prochain d’un large débat pour une concertation sur une série de propositions relatives aux équilibres financiers et au renouvellement de la gestion de la CNR, titré en gros et gras caractères. Débat en perspective, mais sans calendrier précis.
En quoi cela peut-il regarder les pauvres retraités dont la pension n’atteint pas, au moins, les 80 000 DA ?
A cet effet, je voudrais, d’ores et déjà, demander à M. le ministre du travail d’expliquer aux retraités ce qui suit, car les équilibres financiers et la gestion les concernent, les retraités ont payé par opposition sur leurs salaires :
1)- Pourquoi vouloir, à tout prix, faire supporter les conséquences de la décadence de la situation financière du pays au peuple en général et en particulier aux retraités, alors que l’Exécutif est l’auteur de la gestion et de son résultat ?
2)- Si c’est M. le ministre qui décide du taux de la revalorisation annuelle, pourquoi a-t-on créé le Conseil d’administration de la CNR ? Si ce dernier existe légalement et a pour attribution de fixer le taux de cette revalorisation, de quel droit M. le Ministre se permet-il de le modifier ou de ne pas en tenir compte ?
3)- Pourquoi ne pas informer le public de la répartition du nombre global des retraités (3,2 millions à fin avril 2019) par fourchettes de 20 000 DA de la plus basse pension à la plus élevée, pour démontrer, par transparence et amèrement, que le montant total versé à la minorité (bénéficiaire des pensions élevées) est équivalent à plusieurs fois le montant global versé à la majorité (bénéficiaires des pensions inférieures à 80 000 DA) ? Je ne parle pas de celles complétées par la caisse de compensation pour beaucoup et dont les informations ne peuvent être portées à la connaissance de tout le monde.

Les milliards placés à El Khalifa Bank
4)- Le législatif a, toujours, légiféré au profit des meilleurs salaires et pas au profit des retraités ou des bas salaires, ajouter le taux dégressif est une injustice supplémentaire qui pénalise davantage le retraité, puisque le haut, moyen, bas salaire ou le retraité, tous s’approvisionnent au même marché ou le même étal, alors pourquoi cette discrimination ?
5)- Pourquoi ne pas en vouloir à l’Exécutif d’avoir accorder la retraite sans condition d’âge, dont les conséquences représentent un double préjudice pour l’Etat, augmentation des charges financières et gaspillage du potentiel de travail (mise en retraite de travailleurs juste âgés de 49/50 ans ou moins de 60 ans) capitalisant une énorme compétence après 32 ans d’exercice ?
6)- Les milliards placés à El Khalifa Bank et perdus, avec un PV de réunion falsifié du Conseil d’administration de la CNR, établi par le secrétaire général de l’UGTA qui lui-même l’a annoncé et dit qu’il l’assumait, en sortant du tribunal militaire de Blida lors du procès El Khalifa.
7)- Pourquoi ne pas revoir le remboursement des visites médicales fixées sur la base actuelle de 100 DA, alors que la dernière des visites est à 1000 DA ? L’assuré n’a droit qu’à 40 DA, alors que le médecin conventionné avec la Cnas perçoit pour chaque visite 500 DA. Pourquoi une discrimination pareille?
8)- Pourquoi certains médicaments pourtant essentiels ne sont pas remboursables et d’autres non servis hors wilaya sur présentation de la carte Chifa ?

Les retraités ne sont pas des cobayes
9)- Le taux de chômage annoncé montre que les gens travaillent, pourquoi ne pas agir sur la Caisse nationale des assurances sociales (Cnas) pour redynamiser le recouvrement des cotisations, elle dispose de moyens et de contrôleurs. Par ailleurs, l’inertie des services en fait une entité budgétivore, sans volonté de sévir pour entrer en possession des sommes dues par les employeurs.
10)- A quoi sert l’existence d’un service d’inspection du Travail par wilaya, si le rapport du nombre de cotisants par retraité est insuffisant ? Il faut réfléchir et agir sur le terrain, un très grand nombre de salariés travaillent au noir, c’est-à-dire non déclarés. Il appartient aux inspecteurs du travail d’en faire la chasse et à la justice d’être plus sévère en matière de droit.
Actuellement, tout est négligé, personne ne se sent responsable, pourvu que ça dure. Cette situation aggrave toutes les conditions de vie et appauvrit davantage le déjà pauvre.
Pour terminer avec le volet travail, j’insiste auprès de M. le ministre du Travail pour dire que les retraités ne sont ni des cobayes de laboratoires pour lesquels l’Administration doit débattre le problème du comment se comporter avec eux, ni des gouffres des deniers publics, car ils ont payé pour être pris en charge, ni des charges inutiles pour l’Etat, car il ont pris la relève des Français et participé, de toutes leurs forces, à l’édification du pays, laissé debout et dont le flambeau a été remis aux plus jeunes, après épuisement de leur santé.

L’aumône reçue par les retraités
Aussi, les deux thèmes proposés au débat ne concernent que la CNR et sa tutelle, il leur appartient de diagnostiquer les failles qui font l’inaptitude de la CNR à répondre à ses attributions afin de s’assurer le financement régulier pour la prise en charge des retraités devenu un véritable problème pour elle.
Comme tous les retraités, je m’adresse aux gouvernants qui donnent beaucoup d’importance à l’incidence financière surtout relative à la revalorisation annuelle des pensions de retraite qui ne représente qu’une goutte dans l’océan des subventions accordées aux investisseurs et importateurs de tous bords, fellahs fictifs, l’ouverture des portes aux transferts en monnaies fortes à l’étranger, la dilapidations des biens du domaine national au profit de ceux qui ont de la chance, au bradage d’autres biens de l’Etat au dinar symbolique et autres astuces (salaires des sénateurs, députés, ministres, hauts cadres), l’attribution de marchés non prioritaires (substitution des trottoirs déjà carrelés, et pouvant encore tenir plus d’un demi-siècle, par d’autres en béton comprimé, ou pour dégarnir les arbres, qui faisaient la beauté des villes et villages de toutes leurs branches au lieu de les tailler seulement, c’est-à-dire les débarrasser de leurs branches mortes ou superflues, ou encore la consommation des véhicules administratifs au service des domiciles de ceux qui n’habitent pas en zone d’ozone ou encore les dépenses de réceptions et de fonctionnement des services de l’Etat injustifiables.
La liste est encore longue, voilà le vrai gouffre des deniers publics, ce n’est pas l’aumône reçue par les retraités, le montant de koufète (couffins) Ramadhan est sept fois supérieur à la revalorisation d’une pension inférieure à 60 000 DA.

Le principe d’égalité devant la loi
Une autorité administrative, dans l’exercice de son pouvoir discrétionnaire, doit :
- poursuivre uniquement les objectifs pour lesquels le pouvoir lui a été confié ;
- faire preuve d’objectivité, d’impartialité, d’absence de préjugés ;
- ne tenir compte que des facteurs pertinents relevant du cas d’espèce ;
- observer le principe d’égalité devant la loi en évitant une discrimination injuste ;
- maintenir un équilibre entre les objectifs d’une décision et l’impact potentiel négatif qu’elle peut avoir sur les droits, les libertés ou les intérêts des personnes ;
- prendre les décisions dans des délais raisonnables en considérant tous les enjeux ;
- appliquer les principes administratifs généraux de façon cohérente et sans exception, en tenant compte des circonstances particulières de chaque cas.
Voilà comment un service public doit se comporter, lorsqu’il est soucieux du respect de la déontologie administrative. Ce qui est loin des espoirs tant attendus par les retraités, cette frange vulnérable qui a donné le meilleur d’elle-même et aujourd’hui presque honnie par ceux sensés l’aider et la protéger. Que Dieu fasse qu’un jour, un responsable se penche sur son cas.
Ammari Ali,
retraité El-Affroun

 

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