Prestation réussie pour AmZik (littéralement, comme avant), qui s'est produit, dans la soirée de vendredi dernier, sur la scène du théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou.
Ce qui devait être un premier concert aux allures de passage de test s'est révélé une totale réussite, une véritable consécration par un public entièrement emporté par la vague AmZik. Ce qui, de la sorte, confirme le succès rencontré dès les premières apparitions sur les plateformes musicales et les réseaux sociaux par les cinq membres de ce groupe, trois Algériens et deux Français, constitué, il y a quelques années, en France et qui débarquent pour la première fois en Algérie.
Khirredine Kati, Nonor et Karim Belkadi, et Hugo ainsi que les musiciens qui les ont accompagnés ont carrément subjugué un public qui a carrément pris d'assaut la salle où le spectacle s'est déroulé à guichet fermé. Après une minute de silence à la mémoire des martyrs du Printemps noir et des victimes des derniers incendies criminels qui ont ravagé la Kabylie au mois d'août 2021, AmZik a entamé son tour de chant en interprétant une chanson de Matoub Lounès et une autre de Cheikh El Hasnaoui. Une manière de rendre hommage à ces deux chanteurs et, à travers eux, à tous les maîtres de la chanson kabyle qui ont forgé un patrimoine qui forme le socle de la création musicale de AmZik et constitue la signature de ce groupe, l'ADN de son répertoire.
Un répertoire alternant des ballades empreintes de nostalgie et des mélodies somptueusement douces et des rythmes scandés et trépidants qui ont vite «contaminé» le public d'hommes et de femmes qui ne tenaient pas en place. Il était impossible de se frayer un chemin pour atteindre la piste de danse... Composé de deux frères jumeaux, Nonor et Karim Belkadi qui ont quitté leur Kabylie natale (ils sont originaires d'Iferhounene), en 2003 pour atterrir en France avec, dans leur bagage, un héritage musical qu'ils ont décidé de faire fructifier.
Une ambition partagée par les deux jumeaux avec Khirrdine Kati, rongé comme eux par la passion de la musique et qui est venu aussi de Kabylie (Béjaïa) et qu'ils ont rencontré à Paris. Ce musicien professionnel et aguerri apportera sa touche qui permettra au groupe (rejoint par deux musiciens français) de se déployer. Une collaboration qui, en 2015, donnera naissance aux premiers projets de videos cover (reprises) diffusées sur Facebook, YouTube et qui ont rencontré un franc succès qui encouragera le groupe à réaliser leur premier album.
Assughu n temzi (le cri de la jsqeunesse) est le titre de cet opus où ils ont déployé une palette de rythmes et de sonorités bien servis par une instrumentation (mandole, guitare, clarinette, basse, piano et percussions) et des arrangements modernes. Le tout donnant une empreinte musicale originale qui a permis à AmZik de se faire connaître et d'enchaîner les prestations sur des scènes parisiennes et de l'Hexagone. AmZik se produira aujourd’hui, lundi, à Boghni.
S. Aït Mébarek
