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Rubrique Société

MALADIE DU SOMMEIL Et si on se soignait !

Un Algérien sur quatre souffre de troubles du sommeil. Le stress, l’angoisse, les problèmes professionnels, les difficultés du quotidien, l’érosion du pouvoir d’achat et bien d’autres problèmes…. 

Autant de facteurs qui affectent la qualité du sommeil. Et on peut même en être malade. Alors qu’est-ce l’affection du sommeil ? Connaît-on cette pathologie ? A qui s’adresse-t-on en cas d’insomnies répétitives ou de troubles annonciateurs de ce mal ?

La médecine du sommeil ?
« J’ai mal dormi ! » « Je suis déjà fatigué au réveil ! » « J’ai l’impression que je n’ai pas dormi ! » Ces phrases anodines prononcées au réveil sont-elles révélatrices d’un mauvais sommeil ?!
En Algérie, la médecine du sommeil a été reconnue en 2010 en tant que spécialité et elle fait ses premiers pas. Elle traite de la pathologie du sommeil définie comme étant une maladie qui a pour syndromes les troubles du sommeil comme la difficulté à dormir, insomnie chez des hommes et des femmes qui en souffrent tristement et ce, à tout âge.
Parmi ces troubles, l’insomnie, l’hypersomnie et l’apnée du sommeil ou l’étranglement pendant le sommeil, qui est un besoin physiologique pour le corps humain, par des coupures de la respiration qui peut entraîner la mort chez certains individus qui ronflent.
Salah était loin d’imaginer qu’il était atteint d’apnée obstructive ou d’apnée du sommeil : « Je ronfle depuis mon jeune âge. Mais après quelques années de mariage, mon épouse me réveillait de plus en plus souvent parce qu’elle avait constaté qu’en plus du ronflement, je donnais l’impression de m’arrêter de respirer. Et moi-même je le ressentais, des fois, je me réveille ou mon épouse fait en sorte que je reprenne ma respiration. Cela a duré encore quelques années. Je faisais attention à ce que je mangeais ou à mon poids, en me disant que c’était la cause. Ensuite, j’étais de plus en plus fatigué. J’avais l’impression que je ne dormais pas. Durant la journée, j’avais besoin de dormir au moins 15 minutes. Et c’est là que mon épouse qui, elle aussi, ne dormait plus à cause de mes ronflements et de mes arrêts respiratoires, m’a obligé à aller consulter un spécialiste dont elle avait lu un article. Il s’agit d’une clinique spécialisée à Baba Hassen. Les médecins m’ont fait les tests nécessaires et m’ont très vite expliqué qu’il s’agit d’une apnée de sommeil et que cela a un impact direct sur la qualité du sommeil et d’autres, indirects, sur la qualité de vie. Depuis, je dors avec un petit appareil et les résultats sur ma vie et celle de mon épouse ont été ressentis très rapidement. Je voudrais conseiller toutes les personnes qui en souffrent d’aller voir un spécialiste parce que rien ne remplace le sommeil .»
 Selon les explications fournies par Dr Amrani Khalil, allergo-pneumologue, « un mauvais sommeil peut être qualitatif ou quantitatif ». Il souligne que dans certains cas, il vaut mieux dormir cinq bonnes heures que huit heures de mauvais sommeil. Le mauvais sommeil se traduit le jour par une somnolence aiguë et un manque de vigilance pouvant causer beaucoup d’accidents, de l’absentéisme scolaire ou au travail.
Il explique : « Un mauvais sommeil est dû soit à un décalage de phase comme chez les veilleurs qui dorment peu et récupèrent par des grasses matinées, ou en dette de sommeil pour ceux qui dorment peu et travaillent la journée. Mais les deux sont exposés à des effets d’irritabilité, de nervosité et d’asthénie qui est l’affaiblissement de l'organisme, fatigue physique et, par extension, elle peut concerner l'état psychique de l’individu. »

C’est quoi le syndrome de l’apnée obstructive ?
Le service de pneumologie de l’établissement hospitalier-universitaire 1er-Novembre d’Oran a recensé plus d’une centaine de cas de syndrome d’apnée obstructive du sommeil, de 2015 à 2018.
Considérée comme grave et périlleuse, cette maladie se caractérise par l'arrêt momentané de la respiration au cours du sommeil, le plus souvent du fait de l'obstruction complète ou partielle des voies respiratoires supérieures, ce qui engendre une chute brutale du taux d'oxygène.
La majorité des cas reçus au niveau du service de pneumologie de l’EHUO sont des hommes, affirme le Pr Bouhadda, spécialiste en pneumologie. « Ce syndrome est de 2 à 4 fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes, avant 60 ans. Après cet âge, la fréquence est la même chez les deux sexes », explique-t-il encore. « 60% des cas enregistrés présentent un syndrome d’apnée modéré à sévère », précise le même spécialiste, expliquant que les formes modérées et sévères touchent notamment des personnes en surpoids. Le principal facteur de risque noté est l’obésité, avec près de 70%.
Les 40% des cas enregistrés souffrent d’une apnée légère, ajoute-t-on encore. Le diagnostic du syndrome d'apnée du sommeil est posé dans sa forme légère, lorsqu’on comptabilise plus de cinq apnées de plus de dix secondes, par heure de sommeil, explique le Pr Bouhadda, ajoutant que si les interruptions respiratoires varient entre 15 et 30 événements par heure, il s’agirait d’une forme modérée. Au-delà de 30 événements par heure de sommeil, le syndrome est considéré comme grave.
Les arrêts répétitifs de la respiration durant la nuit peuvent altérer la qualité de vie et le bien-être quotidien du patient, d’autant que ce syndrome entraîne une fatigue au réveil, des maux de tête, l’irritabilité et le manque de concentration. Par ailleurs, ce syndrome peut être à l’origine du déclenchement de plusieurs pathologies comme l’hypertension artérielle, le diabète type 2 et d’autres maladies cardiovasculaires.
Les symptômes de cette maladie sont le ronflement ainsi que la somnolence durant la journée. La somnolence diurne excessive et les troubles de la vigilance secondaires à cette maladie sont généralement considérés comme des facteurs de risque d’accidents de la route et d’accidents professionnels.

Quel est le secret d’un bon sommeil ?
Les spécialistes expliquent que pour avoir une bonne hygiène du sommeil, et éviter de souffrir de troubles du sommeil, il faut aider notre cerveau ! C’est lui qui envoie les informations et les hormones nécessaires pour favoriser un bon sommeil ou, au contraire, le déconstruire complètement.
Ils insistent sur le fait de ne pas manger gras, faire des activités physiques légères, éviter de consommer des excitants (café, thé...), éviter les antidépresseurs (somnifères ou autres), éviter de fumer, avoir du silence, dormir loin des appareils électroniques.
Sarah Raymouche

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