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Rubrique Soit dit en passant

Aboubakr Belkaïd, 23 ans déjà !

Comment donner un sens au temps qui passe et ne change rien aux regrets ni ne les atténue ? Quel gâchis pour l’Algérie qu’une disparition aussi violente ! Des dizaines de milliers d’assassinats aussi barbares les uns que les autres et des absences dont l’Algérie se serait bien passée. Le temps qui fuit ne rajeunit pas les témoins d’une décennie rouge, certes impuissants mais qui n’ont pas pour autant renoncé à dire combien le pardon accordé aux barbares des GIA est toujours aussi dur à encaisser par les victimes qui ont survécu et leurs familles. Ceux qui ont ensanglanté le pays et l’ont fait orphelin d’une part importante de son élite ont été anoblis, depuis, dans un empressement aussi stupéfiant qu’indigne. Rien dans ce qui a motivé que soit sacrifié l’infaillible démocrate qu’était Belkaïd sur l’autel de la barbarie et des calculs qui motivaient la boucherie dont aura souffert une nation que l’on voudrait conditionner à un impossible oubli n’était destiné à ouvrir la voie à une quelconque avancée digne d’un sacrifice comme le sien. 23 ans déjà et le souvenir de l’ardent démocrate qui plane toujours sur un pays qui aurait grand besoin d’un éclairage comme le sien pour se reconstruire en ne cédant surtout pas à l’obscurantisme rampant et en ne baissant jamais les bras. Les colères auxquelles on donne des raisons multiples comptent parmi elles celle qui explique pourquoi l’on ne pardonnera jamais à ceux qui ont démembré la nation de la façon la plus sauvage qui soit. L’absence d’une pointure comme la sienne, qui consacrait son temps presque exclusivement à la promotion d’une démocratie digne de ce nom dans un pays meurtri par de multiples agressions, n’est pas sans conséquences. Ils sont beaucoup de la même race des seigneurs à avoir été fauchés à la vie par les géniteurs de Daesh. C’est leur sacrifice qui explique pourquoi, aujourd’hui, le système, privé de leur éclairage, ne sait pas être partout à la fois. Comment ne pas désespérer d’une histoire contemporaine en voie de perdre sa principale raison d’être ? Comment ne pas percevoir l’histoire de l’humanité comme une belle et énorme escroquerie ?
M. B.

 

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