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Rubrique Soit dit en passant

Au-delà des mots, une conscience !

A chaque étape des slogans qui, en redoublant d’intensité, remettent en marche la contestation, l’imagination collective, friande de succès, fait la part belle aux revendications qui ne faiblissent pas. Comment douter de leur impact lorsque des jeunes, jusque-là  invisibles, prennent l’affaire en charge ? Voici comment cela se passerait, selon certaines confidences qui prennent volontiers l’allure d’indiscrétions, histoire de donner plus de gravité à la mission en cours. Ils prennent rendez-vous les uns avec les autres. 
Les échanges fusent et, avec eux, une poésie qui se décline sous forme de verdicts. Tous puisent l’inspiration dans un vécu commun et, pour raconter ce dernier et dire pourquoi on y met un point final au profit de rêves inassouvis, chacun recrée son propre rapport au langage.  
Les jeunes et les bannières qui accompagnent leurs sorties bousculent les résistances d’un système qui vit sa fin dans une urgence qui ne le rassure pas du tout. Des impératifs qui, parce qu’ils lui sont peu familiers, le poussent dans des retranchements inconfortables et lui font faire n’importe quoi en lui imposant des directions surréalistes. Mais il n’y a pas qu’au niveau d’El-Mouradia que l’on s’agite et tente d’aller plus vite que la musique. Dans la rue, noyées dans les marées humaines qui prennent un goût certain à reconquérir la rue en se réappropriant les artères les plus en vue de la capitale, des grandes villes et mêmes des communes les plus insignifiantes au regard du découpage administratif et électoral, des personnalités se joignent à la fête  et reprennent langue avec une opinion jusque-là repliée sur elle-même. Je ne vais pas jeter la pierre à une opposition laquelle, si tout était interdit sur le terrain, n’a pas pris plus de risques que cela pour imposer sa ligne de conduite. Certaines ambitions, légitimes par ailleurs, reviennent au-devant de la scène et jouent des coudes pour tenter de s’amender auprès d’une rue qui se révèle pas si analphabète que cela en politique. Pour l’instant, personne ne se propose de prendre la tête de la protesta. Et pour cause ! La rue échaudée est autant informée que remontée.  
M. B.

 

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