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Rubrique Soit dit en passant

Avec Djazaïrouna, un 1er Novembre

Un 1er Novembre, à Blida, pour interroger une mémoire quelque peu endormie. Trois ans déjà que l’association Djazaïrouna et sa présidente Chérifa Kheddar organisent les assises de ladite mémoire. S’arrêter un temps et affronter ce qui ravive ces profondes blessures que par instinct de survie l’on aura tenté  d’enfouir au plus profond de soi.
 Le 1er novembre, dont on aura tenté de passer à la trappe la symbolique, était tout indiqué pour organiser la rencontre. Faire correspondre une date qui parle aux Algériens avec ce qui aura, des dizaines d’années plus tard, de nouveau ensanglanté le pays. Une façon de rétorquer à ceux qui voudraient prendre en otage cette date emblématique, qu’elle appartient à tous les Algériens, sans exclusive, et pas à un clan particulier. Pas question donc de permettre que l’on détourne l’histoire et les faits qui ont marqué de façon barbare le pays durant plus d’une décennie. 
Pour faire barrage à toute tentative de récupération ou de manipulation, universitaires, écrivains, psychologues, journalistes, cinéastes et autres militants d’organisations nationales, venus de Grande-Bretagne, du Liban, de France ou de différentes villes d’Algérie, se sont retrouvés à Blida au siège de l’association pour faire le point et débattre avec les victimes rencontrées l’an dernier à la même date de ce que les uns et les autres auront retenu  de leurs échanges respectifs. On y aura parlé du rapport entre la douleur et la langue dans laquelle une victime va exprimer plus volontiers ce qu’elle ressent et de la sécurité que l’on éprouve en puisant dans la langue maternelle la force de dire les choses tout en sollicitant la mémoire de la douleur. 
Celle qui accompagne, à l’évidence, l’individu, tout au long des étapes constitutives de sa personnalité ou de son équilibre mental si l’on préfère n’aborder les faits que dans ce sens. Celle dans laquelle on puise le plus de réconfort lorsque l’on est prisonnier d’atteintes inqualifiables. Comment parler de réconciliation nationale quand aucun pardon n’a été exigé des meurtriers ? Comment accepter une réalité tellement violente qu’elle fait sévèrement barrage au deuil ? 
M. B.

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