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Rubrique Soit dit en passant

Ce sont les mêmes qui s’enfoncent !

Quand la volonté cède la place à la fatalité, quand elle déserte le terrain et devient anonyme, l’essentiel bat, lui aussi, en retraite. On s’approprie, sournoisement, ce qui aide à avancer et permet de s’investir dans le contrôle d’autrui. De cela, on ne parle jamais assez. On ne dit presque jamais comment évoluent ceux qui encouragent à se laisser vivre, à se laisser porter par des jours qui flirtent goulument avec une misère autant économique que sociale et culturelle, en rupture totale avec ce qui construit et participe à l’épanouissement, fût-il relatif. Ce sont les mêmes qui s’enfoncent, enlisés dans les difficultés sans entrevoir de solution aux problèmes qui embarrassent. Il arrive que flatter les compétences algériennes qui exercent extra-muros passe mal auprès de ceux qui condamnent la rupture socioéconomique comme on le ferait d’une traîtrise inqualifiable. Dire à propos de compatriotes partis grossir les rangs d’une diaspora, dont le cœur continue de battre au rythme des convulsions que connaît le pays, qu’ils sont des traîtres, est coutumier d’une classe qui a des enfants inscrits dans des écoles étrangères et qui, une fois la retraite entamée, s’en vont la vivre paisiblement dans ces pays qu’ils auront, auparavant, vertement critiqués. Voilà pourquoi, ce que d’aucuns qualifient d’apologie abusive du vivre ailleurs ne décourage pas les candidats à l’exil. Bien sûr, il y a aussi ceux qui n’ont pas besoin de suer pour vivre bien, et même super bien ! Peu à peu, celles et ceux qui ne réussissent ni à s’imposer ni à tempérer leurs frustrations finissent par se convaincre que l’atmosphère pourrait être moins hostile ailleurs, tentent leur chance et surtout réussissent sans grand mal à se faire une place de choix dans un monde courtisé pour ce qu’il offre comme avantages. En parler en termes flatteurs rappelle, par exemple, aux «islamo-nationalistes», qui en disent pis que pendre mais courent s’y ressourcer, qu’ils ont encore pas mal d’efforts à faire et des étonnements à inventer pour contrer l’expression d’une pensée dénoncée par leurs soins comme déviante. S’autoriser à parler librement de tout, c’est pour quand ?
M. B.

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