J’adore les chroniques de mon ami Maâmar Farah. Surtout lorsqu’il y est question de violettes et de coquelicots. Là où il relève la présence de toutes ces belles choses que l’on ne voit pas ou que l’on néglige de regarder quand elles ne sont pas matériellement rentables. Ou alors, parce que l’on se laisse volontiers submerger par cette mauvaise humeur avec laquelle, lui, sait prendre de la distance. «L’amour est un bouquet de violettes.»
Voilà ce que m’inspire ce clin d’œil pas innocent de Maâmar qui ne manque jamais de se désoler face à la négligence dont tout le monde fait montre, pas seulement les responsables locaux auxquels il revient de veiller en priorité sur la préservation du patrimoine, mais les indécrottables d’entre nous, indifférents à ce qui les entoure. «L’amour est un bouquet de violettes», qui se souvient de ce titre de chanson célèbre qui dit aussi : «Quand le bonheur en passant vous fait signe et s'arrête, il faut lui prendre la main.»
Des vers engageants qui vous replongent dans un univers parfumé d’envies de poésie et de rupture, même pour de courts instants, avec ces quotidiens moroses, compromis par des attentes que l’on aurait grand mal à satisfaire.
Des vers et une écriture qui apaisent et vous soufflent de ranger votre plume et de laisser libre cours au rêve. J’avoue qu’entre l’ode faite au patrimoine à la seule évocation d’une fleur et l’actualité qui n’inspire rien qui soit aussi prometteur qu’on le voudrait, j’opte, sans hésiter, pour la première.
Là où l’on ne déteste pas parler de nature et d’espèces qui rendent, lorsqu’elles s’épanouissent, un semblant de vie à une mémoire qui indiffère.
Qui laisse de marbre là où parler de football pour évacuer sa colère est hautement encouragé par une administration qui n’aime pas trop qu’on lui chatouille les flancs à l’aide de critiques qu’elle n’a pas envie d’entendre. Là où seul un entraîneur mal aimé peut contribuer, en se faisant relever de ses fonctions, à atténuer le ressentiment. Une amertume qui ne s’exprime vertement que lorsqu’il faut faire la peau à quelqu’un dont on n’aime certainement pas l’arrogance et encore moins la réussite.
M. B.
