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Rubrique Soit dit en passant

Entre les contre et les quelques pour !

Sans leur uniforme, comment certifier qu’ils étaient là ? J’ai eu beau chercher, je n’en ai pas rencontré un seul ! Mais peut-être n’étais-je pas au bon endroit ? Beaucoup l’auront peut- être compris. Je parle, bien entendu, des magistrats dont la sentence, légère ou lourde, reflète, aussitôt le verdict prononcé, l’humeur de ceux qui ont le pouvoir de relaxer ou d’envoyer croupir en prison, pour quelques mois ou carrément de longues années, les justiciables qui défilent dans leurs salles d’audience. Qu’on le veuille ou non, la façon dont ils se sont comportés ces derniers jours ne milite franchement pas en leur faveur. 
Certaines personnes, bien intentionnées, je n’en doute pas, m’ont reproché de faire l’amalgame entre magistrats et magistrats ! Je ne sais plus, à vrai dire, quoi penser de ces reproches, maintenant que les protestataires qui auraient, dit-on, menacé leur hiérarchie de rejoindre les revendications de la rue ont repris le chemin de leurs prétoires.     
Vendredi dernier, bien des choses se sont bousculées dans nos têtes. Lorsque cela se passe, nous en parlons autour de nous. Comme de ces juges restés terrés chez eux parce que leurs ambitions sont étrangères à celles que cultive une rue engagée en faveur d’une totale mutation. Si avant l’explosion populaire du 22 février, les Algériens, mêmes conscients de la situation, paraissaient résignés et n’en parlaient qu’en privé, ils n’hésitent plus, désormais, à partager leurs inquiétudes, y compris avec ceux qu’ils rencontrent occasionnellement. 
Dans les milieux réfractaires au Hirak, on n’accorde aucun crédit à l’idée que les risques de contagion soient énormes. Dans ceux qui, au contraire, s’opposent à la prochaine présidentielle, on ne néglige aucun effort pour expliquer pourquoi on ne reconnaît aucune légitimité au scrutin du 12 décembre prochain. Faire passer ces derniers pour de vils pourfendeurs de la démocratie, ennemis d’une  stabilité défendue par une autorité qui, pourtant, cultive le mépris et en fait la démonstration, au quotidien, à l’égard de millions de voix qui réclament un changement effectif,  n’aura servi qu’à braquer les contestataires.
M. B. 

 

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