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Rubrique Soit dit en passant

Et donc, Moretti avait une «princesse» !

J’adore le Mme Maya ! Il fait très  Mme Claude ! La célèbre tenancière de maison close qui avait la mainmise sur des réputations insoupçonnables. Juste que la Française était une proxénète qui, durant de longues années, avait veillé sur l’équilibre sexuel de hauts fonctionnaires de son pays et que la Mme Maya, bien de chez nous, aura, elle, entre autres préoccupations liées à la corruption, servi de banquière à quelques membres de la 3issaba. 
Pour bien faire le job, il lui fallait une villa et des policiers pour la protéger d’hypothétiques agressions ou pour éviter que le pouvoir dont elle se prévalait ne soit trop sollicité. La Madame Maya monnayait ses services auprès de clients friqués d’une partie de la nomenklatura, pas auprès du tout-venant. 
Une ascension vertigineuse assurée par un parrain et pas des moindres. On ne les compte plus celles et ceux dont Bouteflika, l’ex- homme, le plus fort, du régime, aura assuré une promotion sociale aussi rapide. Lorsqu’une progression est éclatante, elle gagne vite en crédibilité, aux yeux de tout ambitieux qui, dès sa prise de fonction, offrira ses services à qui l’aidera à avancer rapidement. Il fallait, absolument, que les comparutions ne soient pas seulement déclinées au masculin pluriel ! Pour veiller sur la fortune de son camp, il fallait une femme. Faire fructifier son bas de laine et celui des siens, c’est dans ce domaine que Mme Maya et ses assistantes de filles, qui auront montré le plus de prédispositions, se seront le mieux
illustrées ! 
Trois femmes peu scrupuleuses et étonnantes dans leur détermination à enfoncer leurs bienfaiteurs. Quand on pense que les liens étaient devenus quasi familiaux, on ne doute plus de la capacité de nuisance des uns et des autres. Le moindre privilège se protège et, là, il n’y en avait pas qu’un seul. Pour les préserver, ceux qui les alimentent et ceux qui en bénéficient se fabriquent des liens qui ne s’envolent que si l’urgence de sauver sa peau se manifeste. J’ai adoré découvrir qu’on appelait, aussi, la mère Maya, «la princesse de Moretti» ! Comment croire qu’un nom de guerre aussi flatteur puisse, un jour, jouer contre soi ? Jamais ! 
M. B.

 

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