La grogne en mode tache d’huile

Une fois admis le fait que ce n’est pas en empêchant la contestation que l’on règle les problèmes, lorsqu’ils sont posés de manière civilisée — parce qu’il y a une façon bien moins furieuse de régler un problème, comme on l’avait fait tout au début avec les médecins résidents —, on revient à l’intérêt d’arrêter les cours en prétendant assumer les conséquences du débrayage, tout en exigeant qu’il n’y ait aucune sanction. Lorsqu’un évènement important se passe quelque part, certains journalistes se réjouissent d’avoir, enfin, un sujet «intéressant» à se mettre sous la dent.
C’est comme ce médecin qui vous dira à propos d’un patient à l’article de la mort qu’il est un malade parfait. Plus le cas est grave, plus il gagne en intérêt. Mais revenons à ces revendications qui résistent aux intimidations et dont le contenu justifie amplement que des médecins campent sur leurs positions. Deux choses continuent à m’interpeller :
1) L’inutilité d’un service civil tel qu’il est conçu et que l’on voudrait continuer malgré tout à en imposer la pratique pour faire illusion.
2) La violence que les pouvoirs publics aimeraient pouvoir opposer à la protestation mais qu’ils ne peuvent plus ni ordonner ni cautionner.
Le passage à tabac, comme s’il avait la moindre chance de susciter des vocations, n’est plus d’actualité parce que l’on ne peut plus convaincre qu’il n’y a que la trique pour faire entendre raison.
Surtout qu’elles ne sont pas belles les photos prises il y a quelques mois déjà et qui témoignent des méchantes représailles réservées à ces derniers. A croire que, dans l’affaire, ce sont ceux qui étaient armés qui se protégeaient de ceux qui ne l’étaient pas. Il y a les syndicats d’enseignants, les militaires à la retraite, les citoyens mécontents de leur quotidien et j’en passe, et il y a eu aussi tous ces paramédicaux qui ont vainement tenté de rejoindre la contestation. Eux non plus n’exercent pas comme ils devraient pouvoir le faire.
Un hôpital qui respecte ses malades devrait disposer d’équipes armées pour une prise en charge de qualité. Question ! Comment négocier au mieux un avenir que d’aucuns affirment compromis ?
M. B.