Il arrive parfois que, même contraints de garder le lit, certains d’entre nous vont, longuement, hésiter avant d’avaler les comprimés ou les gouttes qui leur ont été prescrits, auparavant, pour absolument les mêmes symptômes. Ils sont pas mal nombreux à réfléchir à deux fois aujourd’hui avant d’aller se faire examiner par un médecin, quand, beaucoup, de ceux qui ne peuvent pas faire autrement, y vont en traînant les pieds. Il ne faut pas croire que tout le monde peut surfer sur les prix avec une aisance absolue. J’en connais qui composent comme ils peuvent avec le contenu de leur boîte à pharmacie, pour éviter de casquer et pour la consultation et chez le pharmacien. Quand ils n’en ont pas les moyens, ce qui leur arrive fréquemment, ils renoncent à aller se faire examiner parce que, dans leur liste des problèmes à résoudre, ils ont des besoins plus urgents. Il m’est, personnellement, arrivé, même si je fais rarement dans l’automédication, de me soigner avec un reste d’antibiotiques ou d’anti-inflammatoires. Mais j’ai cessé de le faire depuis un certain temps, parce que j’ignore si ceux qui ont, précédemment, eu l’effet escompté sur moi possèdent toujours les mêmes vertus et produiront les mêmes résultats. Je me pose souvent la question de savoir pourquoi certains antibiotiques, qui hier étaient prescrits pour soigner une infection, et qui effectivement enrayaient ladite infection, sont parfois retirés de la vente et soudainement déclarés dangereux ! Qui décide que tel médicament est à un temps T1 expressément recommandé et à un temps T2 fortement déconseillé ? Qui du ministère de la Santé, seul habilité à accorder une autorisation de mise sur le marché, des laboratoires pharmaceutiques ou de leurs généreux sponsors décide de la mise en quarantaine d’un médicament ? Celui qui finance la production, celui qui distribue ou celui qui cherche et qui parce qu’il a trouvé plus efficace préconise d’abandonner le premier ? Ce qui me fait froid dans le dos, c’est d’apprendre, à propos d’un traitement dont j’ai usé pendant des années, que ses effets pourraient parfois se révéler mortels.
M. B.