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Rubrique Soit dit en passant

Le foot et la religion, sinon rien !

Je sais pourquoi je n’aime pas le football même quand il est pratiqué par les nôtres. Ceux que l’on qualifie de grands joueurs, mais que l’on ne se prive pas d’assassiner, mériteraient d’être accompagnés autrement. Par des critiques moins aigris que ces anciens joueurs qui, un pied dans la tombe, continuent de défiler sur les plateaux de télévision, d’y déverser leur rancœur et  qualifier les membres qui composent l’équipe nationale de pieds nickelés. Je ne sais pas qui les écoute, mais s’ils sont régulièrement sollicités, c’est qu’ils servent, peut-être, à quelque chose. Comme à servir la soupe aux fossoyeurs de l’excellence. Si je ne suis pas fan de ce genre de clowneries, c’est parce que j’aime ceux qui mouillent le maillot pour triompher de l’adversité. Jusqu’à ce qu’ils décèlent un travers dans sa fiche technique et le soupçonnent de maltraiter leur rêve de gloire, les Algériens resteront dithyrambiques à son propos et à propos de ses joueurs. Pour l’instant, tous se rangent, en force, derrière le sélectionneur national et rien ne changera tant qu’il fera le job. Vécu comme l’homme providentiel, Djamel Belmadi est venu leur restituer une fierté malmenée par les aléas de la vie et un quotidien où on les gave de promesses dont ils doutent qu’elles soient, un jour, tenues.  Un sélectionneur cohérent avec lui-même. Il a de la poigne, maîtrise son jeu, sait de quoi il parle, porte un amour inconditionnel à l’emblème national et excelle dans l’art de s’allier des tribunes intraitables et des supporters pas à prendre avec des pincettes. Le football, opium du peuple ? D’autres voix l’ont déjà affirmé. Le foot et la religion. Deux pratiques indispensables à une galerie intraitable à l’égard de ceux qui s’aviseraient à y toucher. Et encore, je me demande si le ballon rond ne ravirait pas la vedette à la prière, si l’on se hasardait à les classer par ordre de priorité.  Ce qu’il réussit à obtenir de ses poulains sur le terrain lui vaut reconnaissance, honneurs et hommages en cascade. Un joueur, auparavant adulé, lui fait brutalement défaut ? Il devient le traître, fils de traître qu’il faut, illico, déchoir de la nationalité algérienne. 
M. B.

 

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