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Rubrique Soit dit en passant

Le foot n’a pas eu raison d’elle !

Le foot pour religion et la rue pour se libérer. A la maison ou dans la rue, chacun fait son propre commentaire avant de prendre à témoin son voisin. Mais lorsqu’il faut faire la fête, on se regarde et on chante à se péter les cordes vocales et on danse au rythme des nombreux hymnes composés pour booster une équipe et lui insuffler l’énergie qui aide à transcender un sentiment d’échec devenu récurrent. 
La joie est la même. La fierté aussi. Se surprendre à aimer une discipline, qui, sans la situation actuelle et les certitudes qu’elle engendre, n’avait aucune chance de me gagner à la cause. La raison d’être de tous ces supporters qui, lorsqu’ils sont suspendus à un résultat, le sont tous, sans exception, avec la même intensité.  
Après le match, le stress de l’attente et la fête tout au long de la nuit, après les youyous et les feux d’artifice, on revient à cet essentiel qui, depuis cinq mois, fait notre quotidien. On va faire quoi avec toutes ces prouesses, me diriez-vous ? Elles vont aider les Algériens à s’émanciper de leurs contraintes, à se défaire de tout ce qui entretient le mythe d’une autorité, remise en cause à travers tout le territoire. Je ne veux pas parler seulement de l’opacité d’un système. Ce sont les réactions agressives d’un clan, qui encaisse mal les progrès de la rue et les exigences qui enflent quand là-haut les responsables se braquent, qui sont de nature à inquiéter. Le foot n’a pas eu raison d’elle. Elle, c’est la détermination ! 
Les algériens, en même temps qu’ils attendent de triompher de l’adversaire et en même temps qu’ils affirment leur volonté de ne rien lâcher jusqu’à totale satisfaction de leurs revendications, continuent à créer ou à s’inspirer de ce qui existe déjà pour tourner en dérision le comportement d’une autorité qui offre toutes les raisons d’être décriée. 
Les réseaux sociaux ne manquent pas d’humour. On y croise, par exemple, un petit garçon qui se demande si en volant il risque d’aller en enfer. Sa mère intervient aussitôt et lui assure qu’au contraire, il aurait toutes les chances, dans ce cas, d’intégrer un gouvernement. Les faits sont têtus. Ils veillent à ce que la rue ne lâche rien !
M. B. 

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