Inutile de relever que ceux qui y interviennent le plus férocement sont des islamistes, anciennes et nouvelles recrues, qui travaillent pour la cause. Ils sont, dans l’intervalle, de plus en plus nombreux à courir renflouer les caisses saoudiennes sans jamais douter de la légitimité wahhabite à veiller sur les Lieux saints de l’islam. S’acheter une virginité et faire illusion valent bien une omra et même plusieurs.
Il paraît que le boucher/promoteur immobilier/trafiquant de drogue ne ratait aucun pèlerinage. C’est dire combien les uns et les autres prospèrent autour d’intérêts communs. Mais ceci est une autre histoire. Chez nous, plus les choses vont de travers, plus les responsables des travers en question, quoique surveillés de près, sont laissés libres d’agir comme ils l’entendent.
Et rien de ce que disent les uns et les autres ne vient contrecarrer le destin qui leur est réservé en coulisses. Ni les communiqués de l’opposition ni les articles de presse qui tentent d’attirer l’attention, expliquent ou ironisent autour la situation, ni les réseaux sociaux sur lesquels la parole se libère et donne le ton à une contestation anonyme ne pèsent sur la décision du pouvoir central qui ne sanctionne que ce qui le gêne aux entournures et pas ce qui le sert indirectement. Lorsque les réseaux sociaux poussent, ailleurs, un gros coup de gueule, s’emparent de la critique et font part d’un désaccord quelconque, l’effet que prend ce dernier est quasi immédiat.
L’impact est plus important et surtout moins risqué que si la contestation choisissait la rue pour imposer ses points de vue. De grosses pointures, proches du palais royal marocain, à la tête de produits récemment pris pour cible par les réseaux sociaux, n’ont pas résisté à la colère qui s’est abattue sur elles.
L’appel à ne plus consommer ces marques a été d’un effet tel qu’elles se sont vu contraintes de revoir leurs prix à la baisse pour ne pas mourir de la belle mort annoncée par le boycott. Chez nous, l’inquiétude n’a pas le même goût chez le petit peuple et chez ces hommes d’affaires douteux qui saignent le contribuable et courent transférer leurs profits.
M. B
