Le terrorisme est certainement en voie d’être vaincu en Algérie et personnellement, je veux bien le croire. Ce qui, cependant, est loin de me rassurer c’est qu’il ne soit pas tout à fait éradiqué. Mais comment croire que la victoire est à portée de main quand la bête immonde frappe où elle peut et travaille à s’étendre à l’ensemble de la planète ? Le malaise profond qu’inspirent les redditions quasi quotidiennes dont la presse rend compte n’a rien de sécurisant.
Plus les capitulations se multiplient, plus le doute s’insinue dans les esprits d’Algériens traumatisés par les horreurs vécues durant les années 90 et dont les blessures sont loin d’avoir cicatrisé. Comment ne pas craindre le pire quand il ne se passe pas un jour sans que l’on nous informe que des terroristes se sont rendus avec armes et bagages ?
Ce qui angoisse le plus, c’est qu’ils n’abandonnent pas leur guerre meurtrière en grand nombre. Non ! Ils le font un à un quand ils sont dos au mur. Que l’armée les maîtrise même au compte-gouttes, que des lots d’armes et de munitions conséquents sont récupérés à l’occasion rassure, il est vrai, mais très brièvement. Lorsque les plus réticents de ces sanguinaires, ceux décidés à anéantir tout réfractaire à leur idéologie, sont mis hors d’état de nuire, on comprend que la guerre s’éternise et qu’elle n’est pas du tout gagnée. Personnellement, je ne suis pas du tout rassurée d’apprendre que des barbares aux calculs monstrueux ont été neutralisés ou ont cessé de cavaler parce que désireux de rentrer dans le rang.
Si les communiqués militaires ont pour but de rappeler la détermination de l’Etat à en finir avec les assassins sapeurs de rêves, ils me font, à moi, un tout autre effet. Le scepticisme atteint son comble dès lors que l’on vous parle de lutte contre la corruption et contre le terrorisme. Personne n’ignore que souvent l’un et l’autre sont liés.
Un boucher qui s’en met plein les fouilles, cocaïne à l’appui, tout en multipliant les allers-retours à La Mecque et des généraux que l’on dit impliqués dans tout ce qui, en affaires, déstabilise le pays et son économie, j’ai beaucoup de mal avec.
M. B.