L’école, l’éducation et le bac attendront !

Les cours ont repris après une effervescence dont on aurait espéré qu’elle conduirait, une fois calmée, à une autre satisfaction. Celle des élèves. Au moins ceux des classes de terminale qui ne sont plus qu’à deux mois et demi des examens du baccalauréat.
La revendication qui devait se conclure par un accompagnement digne des promesses faites aux élèves et à leurs parents durant la grève ne sera pas satisfaite. Qu’affirmaient donc les professeurs protestataires durant leur débrayage ?
Que les élèves ne seraient pas pénalisés par les arrêts de cours. Certes, ces derniers ont repris, mais comment faire pour rattraper le retard ? Qu’est-ce que le fait d’avoir rusé pour contourner, à temps, l’année blanche changera aux lacunes accumulées durant les longues semaines de grève ? Le débrayage improductif aura définitivement disqualifié la profession.
C’est le souk, à la grande satisfaction des syndicats infiltrés par les ennemis de l’éducation qui, eux, s’opposent à un report de l’examen pour corser l’affaire et en faire un problème qui ne se règle pas juste parce que la tutelle le voudrait !
Mais qui cela gêne-t-il parmi les enseignants qui n’ont pas choisi ce métier par vocation mais parce qu’ils n’avaient pas le niveau requis pour entamer des études plus complexes ? Il n’existent quasiment plus ceux qui accompagnent brillamment leurs élèves jusqu’aux portes de l’université. Voilà des années que la démolition du système éducatif a commencé sans que cette dernière émeuve grand monde en haut lieu. Voilà une situation à laquelle une Nouria Benghabrit ne pourra pas grand-chose. La résistance dont elle fait montre pour contrer l’occupation du secteur et sa clochardisation par des salafistes plus nombreux qu’on ne le croit a, pour l’instant, hélas, une répercussion limitée sur des familles gagnées à la bigoterie ambiante et au discours religieux de maîtres d’école d’un autre âge.
On rêve de ce qui se fait ailleurs en attendant que cela se fasse chez nous. Ceux qui nous en empêchent ce sont ceux qui s’interdisent de rêver et qui, parce qu’ils s’interdisent la moindre évasion, voudraient nous gagner à leur cause.
M. B.